(Guidonia Montecelio, Italie) Les Européens ont une avance de cinq points et l’histoire de leur côté à la Coupe Ryder. Aucune équipe n’a comblé un déficit aussi important après avoir abordé les affrontements individuels. Les États-Unis n’ont jamais gagné sur la route devant une foule en liesse en 30 ans.

La tension qui régnait samedi soir transmettait une histoire différente.

Patrick Cantlay, sans casquette mais avec beaucoup de courage, a réussi des oiselets à ses trois derniers trous pour infliger à Rory McIlroy sa première défaite sur le parcours Marco Simone. Le dernier roulé a franchi la distance de 45 pieds et a gonflé à bloc le reste de l’équipe américaine – peut-être trop.

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Patrick Cantlay

McIlroy n’a pas apprécié le fait que Joe LaCava, le cadet de Cantlay, se joigne à la célébration alors que le Nord-Irlandais et Matt Fitzpatrick étaient tous deux aux prises avec des roulés pour des oiselets, pour niveler le score. Plus tard, McIlroy a dû être contenu près du chalet au moment où les querelles liées à ce comportement se poursuivaient.

« Il a poliment demandé à Joe de se déplacer. Il se trouvait dans son champ de vision », a déclaré le capitaine de l’Europe, Luke Donald.

« Il est resté là, n’a pas bougé pendant un certain temps et a continué d’agiter sa casquette. Alors je pense que Rory était choqué par ça. »

Le capitaine des États-Unis, Zach Johnson, a imputé cet incident à la passion de la Coupe Ryder. Quoi qu’il en soit, ce moment a créé une étincelle dans une Coupe Ryder autrement dominée par les Européens.

En matinée, ils ont aisément gagné la compétition par coups alternés, aidés par la victoire la plus écrasante de l’histoire du tournoi au point de faire pleurer Scottie Scheffler.

Et même après la courageuse prestation de Cantlay en fin de journée, l’Europe détenait une avance de 10,5 points à 5,5 points, à la veille des 12 affrontements individuels au programme ce dimanche.

Cantlay a procuré une lueur d’espoir aux Américains.

« S’il existe un tournoi dans le monde qui tourne autour du momentum, c’est celui-ci », a affirmé Johnson.

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Les deux équipes sur le parcours Marco Simone, à Guidonia Montecelio

Un fait demeure : le momentum a encore beaucoup de pain sur la planche sur le parcours Marco Simone.

« Écoutez, nous sommes dans une excellente position : cinq points d’avance avant d’aborder les affrontements individuels à la maison », a analysé Donald. « J’aime la situation où nous sommes. J’aime l’atmosphère dans le vestiaire. »

Scheffler affrontera Jon Rahm dans le match d’ouverture ce dimanche. Il s’agira d’une reprise de leur duel à Whistling Straits, en 2021, lorsque l’Américain avait entamé l’affrontement avec quatre oiselets consécutifs, en route vers une victoire facile.

L’Europe doit récolter seulement quatre points lors de ces 12 duels pour reprendre possession du trophée.

Johnson n’est pas allé jusqu’à répéter le fameux discours de Ben Crenshaw (« J’ai un bon pressentiment à ce sujet ») à la veille de la dernière journée à Brookline, en 1999, lorsque les Américains ont effacé un recul de 10-6 pour finalement l’emporter.

« Nous avons 12 gars. Nous avons 12 points. Je crois que chaque gars dans mon équipe peut gagner un point. Je vais m’en tenir à cela. »

Une victoire historique

Toutefois, le portrait global demeure bleu – la couleur officielle de l’équipe européenne – et périlleux.

Une fois de plus, les Européens ont dominé la formation américaine lors des matchs par coups alternés, samedi matin. Et aucun tandem ne l’a fait avec autant d’impact que Viktor Hovland et Ludvig Åberg. Ils ont eu besoin de seulement 11 trous pour vaincre Scheffler et Brooks Koepka, en 2 heures et 20 minutes.

Cette victoire par un score final de 9 et 7 est la plus écrasante de tous les matchs prévus pour 18 trous dans l’histoire de la Coupe Ryder. Scheffler, joueur numéro 1 au monde, a été vu essuyant des larmes pendant qu’il regardait les matchs de l’après-midi.

Max Homa et Brian Harman, le champion de l’Omnium britannique, ont procuré la seule victoire des États-Unis samedi matin.

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Max Homa et Brian Harman ont gagné le premier match des Américains.

Ils ont de nouveau joué ensemble en après-midi, et Homa a réussi cinq oiselets, un aigle et la normale qui a confirmé la victoire du duo contre Tommy Fleetwood et Nicolai Højgaard en formule deux balles, meilleure balle.

L’Europe continue d’obtenir le maximum de ses meilleurs golfeurs. Jon Rahm et Tyrrell Hatton ont défait Cantlay et Schauffele en coups alternés et ont terminé les matchs en tandem avec une fiche de 2-0-1. McIlroy a contribué à une récolte de trois points.

Justin Rose, l’aîné de ces matchs, à 43 ans, a récolté une victoire et un match nul tout en servant de guide à la recrue Robert MacIntyre.

Les Américains ? Homa, qui en est à ses débuts en Coupe Ryder, est le seul membre de l’équipe à avoir participé aux quatre séances.

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Jordan Spieth dans l’hebre longue

Lors des matchs par coups alternés, Thomas et Jordan Spieth se sont rapidement retrouvés devant un important déficit qu’ils n’ont jamais pu combler, avant de s’incliner face à Rose et MacIntyre en formule deux balles, meilleure balle.

C’est presque un retour d’ascenseur après l’édition présentée il y a deux ans à Whistling Straits, lorsque les Américains se sont bâti une confortable avance de 11-5, en route vers une raclée record de 19-9.

C’est ce vers quoi se dirigeait le tournoi, jusqu’à l’important roulé de Cantlay.

« J’espère que nous aurons une lueur d’espoir et que nous pourrons nous appuyer sur cette séance pour essayer de remporter une grande victoire demain », a déclaré Cantlay.