(Hoylake, Angleterre) Scottie Scheffler connaît l’opinion qu’on a de lui.

Qu’il est – selon ses mots – « un peu ennuyeux ». Vide d’émotion. Qu’il est la quintessence de la constance tout en engrangeant des revenus de près de 40 millions US au cours des deux dernières saisons sur le circuit de la PGA.

Le numéro un mondial souhaite être reconnu comme un multiple gagnant de tournois majeurs d’ici la fin de la semaine, à l’Omnium britannique disputé à Hoylake.

Ça ne le ronge toutefois pas de l’intérieur.

Une année sans gagner un tournoi majeur serait assez semblable aux 25 autres années de ma vie, je suppose !

Scottie Scheffler

Dans l’état actuel des choses, Scheffler a au moins un titre majeur à son nom. Il vient de sa victoire au Tournoi des Maîtres, l’année dernière, qui a couronné une séquence de quatre triomphes en six départs et qui en un clin d’œil a catapulté un homme insouciant du Texas au premier rang mondial.

Scheffler a suivi cette éclosion en montrant une remarquable constance en 2023. Il a terminé dans le top 12 lors de chacun des 16 tournois auxquels il a pris part et il a gagné l’Omnium de Phoenix et le Championnat des joueurs. Il est sur une séquence de 7 placements dans le top 5, notamment à l’Omnium des États-Unis et au Championnat de la PGA.

Scheffler n’a cependant toujours pas savouré un deuxième titre majeur.

« Je pense que j’aime me concentrer davantage sur la façon dont j’aborde les choses et mon attitude que sur les résultats réels, a-t-il fait savoir. Oui, c’est tellement amusant de gagner des majeurs, mais je ne vais pas m’asseoir à la fin de l’année, regarder en arrière et être frustré ou bouleversé parce que je n’en ai pas gagné. »

PHOTO LORRAINE O’SULLIVAN, REUTERS

Scottie Scheffler

Alors qu’une pluie persistante tombait dans ce coin du nord-ouest de l’Angleterre, à deux jours du début du dernier majeur de l’année, Scheffler goûtait à la rare occasion de jouer au golf et de frapper des coups qu’il n’avait jamais répétés, sur un parcours qu’il n’avait auparavant vu que sur YouTube.

En effet, c’était à peu près l’étendue de ses recherches pour cet Omnium britannique : regarder des vidéos de Tiger Woods tracer son chemin autour de Royal Liverpool pour remporter le « Claret Jug », en 2006.

« Je ne savais vraiment rien à ce sujet, à part le fait que c’était vraiment ferme et qu’il a réalisé un seul coup de départ avec un bois pendant toute la semaine », a laissé entendre Scheffler.

Scheffler a dit que son plan de match pour cette semaine – comme Woods il y a 17 ans – sera d’éviter de toucher les fosses de sable « à tout prix », ce qui devrait convenir à quelqu’un qui fait partie des meilleurs golfeurs de la planète du tertre au vert. Il se classe au premier rang pour les verts en coups prescrits et les coups gagnés grâce à ses approches.

134e

Ce qui l’a empêché d’enregistrer plus de victoires cette année, c’est son jeu sur les verts, qui pointe au 134échelon de la PGA, mais qui n’est pas – à son avis – aussi mauvais que ne le jugent les critiques.

« Je pense qu’il y a eu des tournois consécutifs au cours desquels j’aurais pu gagner, mais je n’ai pas été assez bon sur les verts, a-t-il noté. Et soudainement, c’est devenu cette chose que même les descripteurs soulignent quand je me prépare à faire un coup roulé. Si tu le dis chaque fois et que tu me vois rater un roulé d’une distance de 12 pieds, tu te dis que j’ai encore du mal avec ça. »

La constance de Scheffler cette année reflète celle de Jon Rahm de septembre 2022 à février 2023, lorsque l’Espagnol a disputé 10 évènements, qu’il en a remporté 5 et qu’il n’a pas terminé hors du top 8.

« Je crois que si vous lui demandez, il échangerait quelques-uns de ses tops 5 pour une victoire de plus parce que c’est la raison pour laquelle nous sommes ici, a déclaré Rahm à propos de Scheffler. Néanmoins, c’est vraiment impressionnant, ce qu’il a fait, et je suis un partisan des joueurs qui peuvent continuer à jouer au golf à ce niveau pendant une longue période. »