Après quelques années de démarches, l’organisation des Grands Prix cyclistes de Québec et de Montréal (GPCQM) abandonne le projet de tenir une troisième classique WorldTour.

L’Estrie, Gatineau, Charlevoix, la région de Québec, l’Ontario, même le nord-est des États-Unis : depuis la naissance des GPCQM, en 2010, ses promoteurs rêvent d’une épreuve-sœur qui consoliderait les acquis et augmenterait l’attrait des courses canadiennes.

Ça aurait été génial, mais malheureusement, on n’a pas pu aller chercher le financement. Pour le moment, il n’y a rien. Moi, j’ai mis un frein à ça.

Sébastien Arsenault, PDG des GPCQM, lors d’une entrevue récente

L’idée était de tracer un parcours moins accidenté qui aurait été favorable aux sprinters. La classique d’un jour, indépendante des deux autres, se serait déroulée dans un rayon accessible en autocar de Montréal et de Québec, à quelques jours d’écart, donc en septembre.

Poursuivant les démarches entreprises par son père Serge, à qui il a succédé, M. Arsenault avait obtenu en 2021 la promesse d’une troisième licence WorldTour de la part du président et de la directrice générale de l’Union cycliste internationale (UCI).

« On n’est pas les seuls à vouloir avoir des courses WorldTour sur la planète, a fait valoir l’organisateur. On ne peut pas mettre [une licence] en attente indéfiniment. J’ai relâché cette option-là, si je puis dire. »

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Sébastien Arsenault, PDG des Grands Prix cyclistes de Québec et de Montréal

Le projet a été mis de côté après une ultime tentative pour trouver des bailleurs de fonds publics l’an dernier. Faute de billetterie, à l’exception d’une section VIP, M. Arsenault réitère que l’OBNL que représentent les GPCQM, dont le budget avoisine les 7 millions, est tributaire des subventions gouvernementales.

« Il y avait une belle volonté de tout le monde, mais à un moment donné, tout est question de volonté financière. »

Comme pour le Triathlon mondial Groupe Copley, les commanditaires privés se font rares, rappelle le PDG. L’an dernier, l’équipementier français Ekoï est devenu un partenaire officiel jusqu’en 2025.

Les dépenses augmentent de façon dramatique et les seuls commanditaires qu’on arrive à aller chercher sont souvent européens. J’imagine qu’ils voient la qualité de notre évènement sur le plan de la télédiffusion. C’est très difficile de chercher des commanditaires ici, au Québec.

Sébastien Arsenault

Par ailleurs, Arsenault a appris que le SPVM n’assumerait plus les coûts liés à la sécurisation du parcours de Montréal par ses motards, ce qu’il faisait depuis 2010.

« Techniquement, si on utilise leurs services, on va recevoir une facture pour les policiers qui protègent notre circuit avec leurs motos. Quelque part, je les comprends. Les dépenses augmentent partout et la Ville doit prendre des décisions difficiles. De notre côté, on se dit : quelle sera la prochaine tuile ? »

Afin de réduire leurs frais, les GPCQM ne tiendront pas de Critérium national de Montréal, une épreuve présentée la veille du Grand Prix et destinée à quelque 200 coureurs de la relève et des maîtres.

À l’instar de son homologue du triathlon, Patrice Brunet, Arsenault soutient que ses courses procurent une visibilité planétaire aux villes et inspirent à la pratique sportive.

« Les arts ont un lobby excessivement puissant, constate-t-il. C’est le fun, les arts et la culture, c’est essentiel, mais on dirait que le sport, surtout nous qui ne vendons pas de billets, on est souvent mis dans le même panier que les autres grands évènements qui eux jouissent de revenus de billetterie. »

Les équipes des GPCQM sont également à la tête du marathon Beneva de Montréal et des Championnats du monde de cyclisme sur route de l’UCI qui auront lieu dans la métropole en 2026.