Quand Olivia Baril, qui a commencé le vélo sur le tard, affirmait à ses parents et à ses proches qu’elle se joindrait un jour à une équipe du WorldTour, ceux-ci tempéraient ses ardeurs. Probablement pour lui éviter une déception.

L’ancienne nageuse affichait la même détermination à ses débuts dans l’équipe IAMGOLD à la fin de l’adolescence. L’athlète de Rouyn-Noranda se voyait déjà beaucoup plus loin que ses coéquipières.

Au début de la pandémie, elle a fait ses bagages pour le Pays basque espagnol, où elle vit avec son compagnon et entraîneur, Charles-Étienne Chrétien, lui-même cycliste professionnel avec l’équipe Premier Tech U23.

La première année avec une formation espagnole a été très difficile, mais Baril vit une véritable renaissance cette année dans une équipe italienne de deuxième division, Valcar-Travel & Service. Elle a obtenu sa première victoire professionnelle au début de mai en Espagne. Déjà, des équipes WorldTour ont commencé à prendre contact avec elle.

Baril continue de s’illustrer cette semaine au Tour de Suisse, où elle occupe le 7e rang du classement général après avoir fini 13e de la troisième étape, remportée lundi par la championne mondiale italienne Elisa Balsamo (Trek). L’épreuve se termine ce mardi avec une arrivée en altitude après deux cols de première catégorie, en plein son genre de parcours.

« Ça va être vraiment le fun, j’ai hâte d’avoir une arrivée au sommet comme ça, a réagi Baril. Ça va vraiment définir le classement général. Aujourd’hui [lundi], je grimpais bien, je me sentais bien. »

Détentrice du maillot blanc de meilleure jeune, avec une priorité de 53 secondes sur sa plus proche poursuivante, elle vise surtout à consolider sa position au classement général de cette course de niveau 2. Pro (2catégorie).

Son rang final n’aura pas nécessairement d’incidence sur la suite des choses. En effet, Baril a révélé à La Presse qu’elle s’était récemment entendue avec une équipe WorldTour en vue de la prochaine saison. Le contrat est de deux ans.

« J’ai conclu pas mal avec l’équipe où je voulais aller, a expliqué la cycliste de 24 ans. Je ne sais pas quand ce sera annoncé [de façon officielle], peut-être après le Tour de France. »

« C’était vraiment mon objectif »

Pour Baril, ce nouveau contrat est la suite logique de ses ambitions depuis ses débuts dans le cyclisme.

« J’ai toujours su que j’irais dans une équipe WorldTour. C’était vraiment mon objectif et je n’ai jamais arrêté d’y penser. Parfois, mes parents ou mes proches me disaient : “Tu es sûre ? Tu sais, c’est dur." Moi, je n’en ai jamais douté. »

Même qu’elle espérait que cela arrive en 2021. Avec le recul, elle pense que son détour par Valcar a été une bénédiction en raison de la confiance témoignée et des occasions offertes. Ce saut au plus haut niveau arrive au moment où sa valeur est au sommet.

Après un Tour de Burgos plus difficile (64e), l’étudiante en ostéopathie se sent fin prête pour le cœur de la saison avec le Giro d’Italia Donne (du 30 juin au 10 juillet) et le Tour de France (du 24 au 31 juillet).

« J’ai appris beaucoup de choses avec mon coach et ma nutritionniste. Surtout par rapport à la récupération et ma façon de m’alimenter. J’ai travaillé là-dessus ces trois dernières semaines pour m’assurer que ça n’arrive pas au Giro et au Tour de France. »

Cette année, la jeune Madeleine Vallières Mill, 20 ans, est la seule Québécoise qui porte les couleurs d’une formation WorldTour (EF Education-Tibco-SVB). Simone Boilard (St Michel-Auber93) et Gabrielle Pilote-Fortin (Cofidis) font partie d’équipes continentales (2division) qui participeront également au Tour de France.