(Carcassonne) Treize ans après sa première victoire d’étape au Tour de France, Mark Cavendish a ajouté un autre sprint de masse à son palmarès pour égaler le record de 34 victoires d’étape d’Eddy Merckx, vendredi.

Merckx a obtenu ses victoires dans les années 1960 et 1970, une époque au cours de laquelle sa domination était telle qu’il a gagné le surnom du « Cannibale ».

Contrairement à Merckx — qui l’a réussi cinq fois, un record — Cavendish n’a jamais remporté le Tour. Ses capacités sont plus limitées, mais ses prouesses de vitesse et sa longévité parmi ses collègues sprinteurs n’ont pas d’égal sur le Tour. Particulièrement cet été, en l’absence de son coéquipier Sam Bennett, qu’il a remplacé à la dernière minute — et après la chute de Caleb Ewan au début de la classique.

Participant à la plus grande course cycliste pour la première fois depuis 2018, l’ancien champion du monde de 36 ans a signé sa quatrième victoire d’étape dans la cité méridionale de Carcassonne, au terme d’une longue et chaude journée à vélo.

« Je ne m’en suis pas rendu compte, a-t-il déclaré lorsqu’on l’a interrogé au sujet du record. C’est encore juste une autre victoire au Tour de France. C’est comme ma première. J’ai gagné une étape du Tour de France. C’est ce que j’ai rêvé quand j’étais enfant et c’est ce dont je rêve encore. J’ai travaillé si dur pour cela. »

PHOTO STEPHANE MAHE, AFP

Mark Cavendish (à gauche) est félicité par Kasper Asgreen

Les dernières réalisations de Cavendish sont d’autant plus remarquables qu’elles surviennent après une longue période de doutes. Il y a quelques mois à peine, il envisageait même de prendre sa retraite.

Mais Cavendish a obtenu un nouveau contrat avec son ancienne équipe Deceuninck Quick Step pour cette année après son retour d’une grave dépression et plusieurs saisons de luttes sur et hors du vélo. Il ne devait pas participer au Tour et a été appelé tardivement le mois dernier en remplacement de Bennett, le meilleur sprinteur du Tour l’année dernière.

Ayant survécu aux étapes alpines dans des conditions météorologiques épouvantables, Cavendish aura encore deux occasions dans des étapes de plat de battre le record de Merckx s’il traverse les Pyrénées sans encombre. Et s’il parvient à franchir la ligne d’arrivée à Paris le 18 juillet, le maillot vert de meilleur sprinteur qu’il revêt actuellement sera une autre cible. Il a terminé le Tour dans la moitié de ses 12 participations.

Surnommé « le Missile du Mans » car il vient de l’île de Man, Cavendish s’est bien défendu pour se positionner dans les deux derniers kilomètres pour rester dans la roue de l’homme de tête Michael Morkov. Il a semblé piégé dans le peloton avec 300 mètres à faire, mais il a zigzagué vers l’avant et s’est imposé confortablement devant Morkov. Jasper Philipsen a terminé troisième.

Le Québécois Guillaume Boivin de l’équipe Israël Start-Up Nation, s’est classé 59e de l’étape, à seulement 18 secondes de Cavendish. Son coéquipier Michael Woods, d’Ottawa, a pris le 104e rang (à 4 : 03) et Hugo Houle (Astana) a fini 135 (à 6 : 15)

Il n’y a pas eu de changement significatif au classement général puisque le meneur de la course Tadej Pogacar a connu une journée paisible dans le peloton. Pogacar a conservé son avance de 5 : 18 sur Rigoberto Uran, deuxième, avec Jonas Vingegaard en troisième, à 5 : 33 du rythme.

Woods demeure le meilleur Canadien au général au 30e rang, mais à plus d’une heure du maillot jaune. Houle et Boivin occupent respectivement les 30e et 98e rangs.