(Vieste) Une première pour l’équipe Israël SN dans une journée pour baroudeurs : le Britannique Alex Dowsett a remporté samedi à Vieste la 8e étape du Giro qui a enregistré son premier cas de COVID-19, avec l’abandon forcé du Britannique Simon Yates.

Jusqu’à présent, aucun coureur du Tour de France, qui s’est terminé le 20 septembre, et du Giro, qui a commencé le 3 octobre, n’avait été déclaré positif au coronavirus, malgré la détérioration de la situation sanitaire dans les pays européens.

Un communiqué de l’équipe Mitchelton a donné l’alarme samedi matin avant le départ de Giovanezzo (sud). Il a fait part de l’abandon de Yates, le vainqueur de la Vuelta 2018 qui était un candidat au podium du Giro, bien qu’il ait fléchi lundi dernier dans la première arrivée au sommet, sur les flancs de l’Etna.

Le Britannique a développé des symptômes très légers vendredi dans les heures qui ont suivi l’arrivée de la 7e étape.

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Simon Yates

« Nous effectuons des contrôles de température de routine », a expliqué le DMatteo Beltemacchi, médecin de l’équipe. « Simon a affiché un peu de température. Il a été isolé dans sa chambre et nous avons immédiatement demandé un test rapide en utilisant l’offre de services de RCS » (société organisatrice du Giro).

Les coureurs et le personnel de la formation australienne, qui ont tous subi un test au résultat négatif, ont reçu le feu vert, de la part du Giro, pour continuer la course. Ils doivent être testés de nouveau dans les prochains jours.

Le Giro prévoit, comme le Tour de France, des vagues de détection de la COVID-19, avant la course et pendant les deux journées de repos des grands Tours. Mais les différentes équipes ont la liberté de procéder elles-mêmes à des mesures de sécurité supplémentaires et de faire appel à des tests, à partir de premiers indices ou symptômes.

Sans contrat mais avec un bébé

Dans l’étape qui a rejoint la cité blanche de Vieste, tout au bout de la presqu’île touristique du Gargano, les favoris sont restés sur la réserve, hormis une accélération des hommes de l’Italien Vincenzo Nibali suite à une crevaison du Danois Jakob Fuglsang.

Les attaquants ont pu conclure au terme des 200 kilomètres, à l’avantage de Dowsett qui a apporté à l’équipe Israël SN sa première victoire d’étape dans un grand Tour, également sa première à l’échelon WorldTour (1re division mondiale), que la formation israélienne a rejoint cette année.

Le Britannique, qui est âgé de 32 ans, a distancé ses cinq compagnons à l’entrée des 20 derniers kilomètres sur les routes sinueuses du Gargano, refaites de frais, et a terminé comme dans un contre-la-montre, sa spécialité : il a détenu en 2015 le record du monde de l’heure avant d’être dépassé par son compatriote Bradley Wiggins.

« Je ne peux pas dire à quel point j’avais besoin d’une telle victoire dans une année si difficile ! », s’est exclamé Dowsett. « Je n’ai pas encore de contrat pour l’année prochaine et, avec un bébé à venir en janvier, j’avais tellement besoin d’un pareil résultat que je n’arrive pas à y croire ».

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Joao Almeida

Pour le porteur du maillot rose, Joao Almeida, la prochaine journée s’annonce plus rude. « Ce sera plus dur », a reconnu le coureur portugais, toujours impassible, à la vue du tracé de la 9e étape, longue de 208 kilomètres entre San Salvo et Roccaraso.

L’étape arrive en altitude au bout d’un parcours de moyenne montagne. La montée finale dans les Abruzzes, 9,6 kilomètres à 5,7 %, se conclut sur des pentes particulièrement raides (12 %).