Michael Matthews a défendu son titre avec succès au Grand Prix cycliste de Québec, vendredi, ce qui pourrait lui permettre de balayer les honneurs des deux seules épreuves nord-américaines de l’UCI World Tour pour une deuxième année d’affilée plus tard ce week-end.

Matthews (Sunweb) a jailli du peloton sur le flanc droit à environ 400 m du fil d’arrivée et devancé par une longueur de vélo au fil d’arrivée le Slovaque Peter Sagan (Bora-Hansgrohe) et le Belge Greg Van Avermaet (CCC).

Après avoir franchi le fil d’arrivée, Matthews a levé les bras vers le ciel en signe de soulagement. Il semblait le premier surpris d’être parvenu à l’emporter, et pour cause.

« J’ai commis une grosse erreur au bas de la dernière pente et je me suis retrouvé dans une position très précaire, mais je suis revenu et j’ai été en mesure de préserver mes jambes suffisamment pour le sprint final », a expliqué Matthews.

« Ensuite, j’ai été chanceux que les gars s’étudient et se bagarrent ensemble (pendant le sprint final), ce qui m’a permis de me retrouver seul de mon côté », a-t-il conclu.

L’Australien a ainsi complété l’épreuve constituée de 16 tours pour un total de 201,6 km en cinq heures, 13 minutes et une seconde, pour une vitesse moyenne de 38,6 km/h. Il a ainsi racheté une saison jusqu’ici en demi-teinte.

« Cette victoire-là est de toute évidence plus savoureuse que celle acquise ici l’an dernier, et elle me procurera une bonne dose de confiance à l’approche des Mondiaux », a-t-il admis.

Matthews tentera maintenant de rééditer son exploit de l’an dernier, après avoir balayé les honneurs des GPCQM. L’Australien Simon Gerrans avait été le premier à accomplir l’exploit, en 2014.

Hugo Houle (Astana) s’est révélé le meilleur cycliste canadien en vertu de sa 15e place, deux rangs devant son compatriote Michael Woods (EF Education First), d’Ottawa. Le cycliste de Sainte-Perpétue semblait cependant peu satisfait de sa performance.

« J’ai été ennuyé par des crampes dans le dernier tour, bien qu’elles aient passées. J’étais un peu loin (de la tête de peloton), mais j’ai réussi à le remonter à environ 500 m de l’arrivée. […] Puisque je suis à la maison, je me suis dit : “Allez, relève-toi les manches, serre les dents et vas-y”.

Mais ç’a fait vraiment mal ; je n’avais pas des jambes magnifiques, a-t-il ajouté. Espérons maintenant que j’aurai plus de force à Montréal. »

Le Montréalais James Piccoli (Équipe Canada), fut le seul autre cycliste du pays à se faufiler dans le top-40, en vertu de sa 22e place.

« Les 50 derniers kilomètres ont été très difficiles ; il y avait un bon rythme dans le peloton, a-t-il dit. Tout s’est joué dans le positionnement, et je n’ai pas pu me placer au bon endroit avant la dernière courbe. Mais bon, je m’améliore à chaque course et j’ai hâte à dimanche. »

Au total, 18 représentants de l’unifolié parmi les 146 participants ont pris le départ sous un ciel ensoleillé et un thermomètre qui indiquait 18 degrés Celsius en matinée au GPCQ.

Seul le Canadien Ryder Hesjedal est parvenu à grimper sur le podium des GPCQM depuis leur création, il y a 10 ans. Hesjedal, aujourd’hui retraité, a terminé troisième à deux reprises au GPCM, en 2010 et 2013.

Matthews et compagnie plieront maintenant bagage afin de se rendre à Montréal, où aura lieu le deuxième volet de ces GPCQM, dimanche matin autour du mont Royal.

Les GPCQM, qui se déroulent en parallèle de la Vuelta, servent de mise en jambe aux cyclistes en prévision des Championnats du monde du Yorkshire, au Royaume-Uni, qui se dérouleront du 22 au 29 septembre.

Chutes pour Roberge et Boivin

Un groupe de six cyclistes, comprenant entre autres l’Espagnol Luis Guillermo Mas Bonet (Movistar) et les Canadiens Evan Burtnik et Adam Roberge, s’est échappé tôt en début d’épreuve pour se forger une avance qui a atteint 7 : 38 devant le peloton principal à un certain moment.

Roberge a cependant chuté — seul — après le sixième passage, entraînant une blessure à l’épaule droite qui a nécessité son transport vers l’hôpital. Pendant ce temps, l’avance du groupe en échappée fondait progressivement devant le peloton principal.

À l’arrière, le Longueillois Guillaume Boivin a subi le même sort que Roberge avec un peu plus de sept tours à effectuer. Le cycliste de Israel Cycling Academy a aussi été contraint à l’abandon.

Les premières attaques pour rattraper les fuyards ont été lancées avec cinq tours à effectuer — les Québécois Charles-Étienne Chrétien et Nickolas Zukowsky, d’Équipe Canada, ont d’abord tenté leur chance, avant Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida), notamment.

L’Américain Gavin Mannion (Rally UHC Cycling) s’est éventuellement détaché de ses complices en échappée, mais il a été rattrapé par le peloton avec un peu plus de deux tours à parcourir.

Une lutte s’est alors engagée entre les équipes afin de positionner leurs têtes d’affiche à l’avant du peloton, en prévision du sprint final.