Le recul des Red Bull, plus lentes que les McLaren et les Ferrari dimanche au Grand Prix d'Allemagne de Formule 1, permet pour la première fois de la saison de concevoir la perte du titre par Sebastian Vettel, malgré l'avance considérable de l'Allemand au Championnat.

Nürburgring a marqué un tournant. Les «premières» de toutes sortes se sont multipliées. Toutes au détriment du pilote Red Bull et de son écurie. Vettel a commencé par une troisième place lors des qualifications samedi. Ce qui l'a éloigné de la première ligne de la grille pour la première fois depuis le Grand Prix d'Italie 2010 (15 courses).

Son coéquipier Mark Webber a certes assuré la pole position, la dixième en autant de Grands Prix pour Red Bull, sa troisième en 2011. Mais à l'éclaircie du samedi à succédé une douche froide dominicale. Webber, un temps en tête de l'épreuve, s'est fait dépasser et inexorablement décrocher par Lewis Hamilton (McLaren) et Fernando Alonso (Ferrari).

«Nous n'étions pas assez rapides, a observé l'Australien, finalement troisième, un rang devant Vettel, qu'il précède pour la première fois de la saison. J'ai fait tout ce que je pouvais mais ils (Hamilton et Alonso) disposaient d'une petite marge. Je ne pense pas que j'aurais pu faire beaucoup mieux. J'ai roulé aux limites de la voiture.»

Vettel et Webber pas heureux

L'autre pilote Red Bull a connu un week-end bien pire encore. Cinquième à quelques centaines de mètres du drapeau à damier, derrière la Ferrari de Felipe Massa, il ne doit sa quatrième place qu'à un meilleur travail de ses mécaniciens par rapport à ceux du Brésilien, qu'il a dépassé dans les stands.

«La quatrième place était peut-être le maximum que nous pouvions viser dimanche. Ce n'est pas satisfaisant, mais il faut savoir reconnaître quand les autres sont meilleurs. Je ne me suis pas senti bien du week-end. Je n'avais pas le rythme de Mark» Webber, a regretté Sebastian Vettel, «évidemment» «pas heureux».

Webber ne l'est guère davantage. «On avait déjà été battus à la régulière à Silverstone. C'est la seconde fois que c'est le cas. Il est vrai que nous commençons à avoir plus de problèmes le samedi (en qualifications), même si nous ne sommes pas en danger. Par contre, le dimanche, il y en a beaucoup plus.»

«Depuis trois courses, la compétition s'est resserrée, entre nous deux mais surtout par rapport à nos concurrents. Nous avons été battus en Grande-Bretagne, nous avons été battus en Allemagne. Pas besoin d'être Einstein pour comprendre que nous devons continuer à travailler dur», a-t-il lancé.

Une avance de 77 points pour Vettel

D'autant que Vettel, souverain en 2011, a pour la première fois laissé entrevoir des fissures sur sa carapace de futur double champion. Une lenteur suspecte en qualifications, donc, plusieurs fautes en course, dont une sortie de piste, dimanche. L'Allemand commet ses premières erreurs de la saison.

Alonso, qui disait espérer des bévues de la part du champion en titre pour pouvoir continuer à croire au titre, est servi. Même s'il refuse de le reconnaître ouvertement.

«Il ne faut pas attendre de lui (Vettel) qu'il soit parfait à chaque fois», jugeait pour sa part Hamilton. «Il est facile de le critiquer, juste pour une course. Mais il a été exceptionnellement constant depuis longtemps. Je m'attends à ce qu'il rebondisse très vite».

Un tel sursaut paraît nécessaire pour Vettel qui, dimanche, a pour la première fois vu l'écart dont il dispose sur son dauphin diminuer. Certes de 3 petits points. Mais les 77 longueurs d'avance dont il dispose sur Webber devraient l'empêcher de trop tergiverser avant le prochain GP de Hongrie, le 5 août.