Après quatre épreuves, Fernando Alonso et Ferrari, qui ont enfin entrevu dimanche lors du Grand Prix de Turquie de Formule 1 une éclaircie après une début de saison catastrophique, comptent déjà un retard conséquent au Championnat, que seul un travail forcené permettra de combler.

Le début d'année 2011 était jusqu'alors dramatique. Trois courses, zéro podium, un Alonso maussade et son coéquipier Felipe Massa un cran en-dessous - malgré de nets progrès par rapport à son calamiteux exercice 2010.

«Nous étions en condition d'être 2e en Malaisie. Mais j'ai touché (Lewis) Hamilton quand je le dépassais pour la 3e place et après nous avions l'opportunité de rattraper (Jenson) Button. Mais nous l'avions manquée», remarque l'Espagnol.

Dimanche, «nous l'avons saisie», s'est réjoui un Alonso «extrêmement heureux» de sa 3e place à Istanbul, «nous avons capitalisé» sur une Ferrari enfin à niveau, grâce à plusieurs nouvelles pièces.

La remise en question a été particulièrement drastique pour parvenir à un tel résultat. La cellule de crise de la Scuderia a accouché de plusieurs développements visiblement efficaces.

Fernando, 5e en qualifications samedi, n'était plus qu'à 8/10 de seconde, contre 1 à 1,5 sec auparavant, de Sebastian Vettel (Red Bull), le leader du classement, auteur de toutes les pole positions de 2011. Une performance qu'il avait qualifiée de «lumière au bout du tunnel».

Dimanche, il a même montré une rapidité stupéfiante, se permettant de dépasser en piste Mark Webber, sur l'autre Red Bull, certes à la faveur de pneus plus rapides. L'image a marqué la Scuderia comme le reste du paddock.

«Signal encourageant»

«Finalement, on retrouve le plaisir de courir», s'est réjoui l'Espagnol, qui s'était fixé comme objectif avant la saison de monter sur le podium à chaque GP afin d'être sacré en fin d'année.

Alonso ne peut donc pas s'endormir sur ses récents lauriers. Avec 41 points au classement, contre 93 pour Vettel, il se trouve déjà à 52 longueurs de l'Allemand au général. Soit l'équivalent de deux victoires de retard.

Le double champion du monde (2005 et 2006), comme son écurie, doit cravacher pour revenir à niveau, ce dont Alonso est conscient. «On ne peut pas être satisfait d'une 5e place en qualifications et d'un 3e rang en course. On va dans la bonne direction. Mais ce n'est que le premier pas», a-t-il commenté.

«Nous ne devons pas nous faire d'illusions. La route est encore très longue et le terrain à récupérer énorme pour être là où nous le voulons», a remarqué le directeur de l'écurie, Stefano Domenicali. «Au moins, nous avons démontré que nous avons pris la bonne direction», a-t-il poursuivi.

Le «signal encourageant», tel que l'a qualifié Felipe Massa, 11e après avoir rencontré plusieurs problèmes, imputables à Ferrari, lors de ses changements de pneus, doit absolument accoucher d'une suite.

Car comme Alonso l'a admis dimanche, Vettel était «le favori à 99%» en Turquie ce qui ne lui laissait qu'un petit pour cent pour s'imposer. Or l'Espagnol, si loin si tôt, a impérativement besoin de victoires s'il veut gagner le Championnat.