Le consortium malaisien possédant l'écurie de Formule 1 Team Lotus a annoncé mercredi qu'il avait racheté Caterham, petit constructeur britannique fabricant depuis près de 40 ans des voitures de sport sur la base d'un ancien modèle de Lotus, la Seven.

«Caterham a une place unique au coeur du monde mécanique. Fièrement et fidèlement britannique, (la marque) a une réputation immaculée, aussi enviée qu'unique, dans l'industrie automobile», s'est réjoui Tony Fernandes, le patron de Team Lotus.

Caterham a racheté en 1973 à Lotus le droit de produire la Seven, dessinée en 1957 par Colin Chapman, le fondateur de Lotus, alors que la marque britannique avait décidé de cesser sa fabrication.

Depuis 38 ans, Caterham produit quelques centaines de véhicules par an - environ 520 voitures en 2010 dans le monde, selon un commercial de la marque en France, dont 130 dans l'Hexagone, deuxième marché de Caterham après la Grande-Bretagne.

La spécificité de ces autos est d'atteindre un niveau de performance très élevé, comparable à celui des plus puissants bolides italiens ou allemands, grâce non pas à leur énorme moteur mais à la légèreté de ses composants (châssis en aluminium).

L'annonce du rachat de Caterham intervient alors que Team Lotus et le constructeur malaisien Proton, propriétaire de la marque Lotus, s'affrontent en justice au sujet de l'utilisation du nom Lotus.

En 2010, Proton avait autorisé l'écurie 01Malaysia à s'appeler Lotus. Puis le constructeur malaisien s'est associé avec l'ancienne équipe Renault F1 en 2011, devenant Lotus Renault.

Garder les deux noms

01Malaysia a alors racheté l'ancienne division sportive de Lotus, Group Lotus, revendiquant sa légitimité à s'appeler Lotus, ou plutôt Team Lotus.

«Nous allons amener (Caterham) en F1. Cela sera le premier pas dans notre quête d'un bras commercial pour Team Lotus. Nous annoncerons en temps voulu (...) comment nous introduirons Caterham dans Team Lotus», explique l'écurie dans une vidéo promotionnelle.

«Dans un monde idéal, je voudrais garder les deux (noms), a expliqué Tony Fernandes. Des gens disent que Lotus a déjà son écurie de Formule 1. Et alors? Il y a bien Manchester United et Manchester City. Les gens comprendront à quoi se réfère chaque marque et diront : "Nous voulons ceci ou cela".»

Conserver le nom de Lotus a une dimension «émotionnelle», a poursuivi le patron de Team Lotus. «Nous avons dépensé pas mal d'argent. Ce qui se passe n'est pas juste, moralement parlant. (...) C'est notre héritage. Nous avons ramené Team Lotus» en F1, a-t-il poursuivi lors d'un entretien avec le site autosport.com.

Le nom Caterham «tient» pourtant «la route» sans que Lotus lui soit nécessairement ajouté, a observé Tony Fernandes, fondateur de la compagnie aérienne AirAsia.

«Je n'avais pas d'aspirations particulières (lors du rachat de Caterham). Cela est juste arrivé. Mais quand tu mets cela sur un bout de papier, tu te dis : "Mince, pourquoi n'y avons-nous pas pensé avant ?" Cela devait être prémédité. Mais cela prend tout son sens», a-t-il réagi.