Ce sont des raisons politiques qui avaient amené la F1 à Magny-Cours en 1991.

Ce sont des raisons politiques qui avaient amené la F1 à Magny-Cours en 1991.

Le ministre Bérégovoy, qui avait été maire de Nevers, tout juste à côté du circuit, croyait que c'était une bonne idée de redynamiser cette région rurale en perdition.

Et en effet, ça a emmené du travail: des petites usines de voitures ont ouvert... Or le Grand Prix de France s'est buté à des problèmes qui, sans être exorbitants, n'ont jamais été réglés.

Par exemple, l'autoroute s'arrête à cinq kilomètres du circuit, et on met des heures à combler cette petite distance! C'est impossible de circuler. Silverstone avait le même problème, mais les Anglais, eux, ont construit les 40 kilomètres manquants.

De plus, il n'y a aucune infrastructure hôtelière. Pour nous, c'est charmant de dormir chez l'habitant, mais on voit mal comment un mec qui a mis 10 millions dans une écurie va aller chez l'habitant!

À Montréal, de gens de la F1 se sont plaints de la grandeur du paddock et de la salle de presse. Mais ce n'est rien à comparer à Magny-Cours, qui a mis six ans à installer des toilettes pour les médias!

Toutes les décisions se perdaient dans un labyrinthe administratif.

On sait que le plan de Bernie Ecclestone est de gonfler le calendrier à 20 Grands Prix, dont huit en Asie, dans les «pays émergents». Magny-Cours est une excellente occasion pour lui de mettre le Grand Prix de France au pied du mur.

C'est son jeu de dire: si vous n'avez pas d'argent, demandez au gouvernement qu'il vous trouve un commanditaire. Mais on sent ici que les gens ont baissé les bras, qu'ils ne se battent pas. Bon, il y a des amateurs qui protestent, mais ce n'est pas le genre de chose qui va déranger Bernie.

Il y a quand même une course ce week-end! Marquera-t-elle le retour de Ferrari?

Aux essais, la Scuderia a été constante comme un métronome. On ne parle pas de meilleurs temps sur un tour ou deux, mais sur 10 ou 15 tours. Et c'est autant Massa que Raikkonen.

Jean Todt reste conservateur et demande qu'on attende les qualifications.

Mais il reste qu'une bonne performance des Rouges les sauverait au classement des constructeurs, en plus de faire oublier un peu le roman d'espionnage qui se trame en ce moment.

C'est l'histoire abracadabrante d'un ingénieur Ferrari qui est poursuivi pour malversations. Il s'est fait prendre à mettre une mystérieuse poudre sur un réservoir à essence avant le Grand Prix de Monaco. Ferrari a même rendu son nom public.

Mais maintenant, c'est le silence radio. On nous dit: «L'affaire est entre les mains de la justice».

Quel est le motif de cet homme? On raconte qu'il voulait prendre la place de l'ingénieur Ross Brawn -maintenant chez Honda- mais que ça lui a été refusé.

A-t-il agi par vengeance?

Une seule chose est sûre, c'est qu'il est au courant de tous les secrets de Ferrari, et qu'on veut s'assurer qu'il n'ira pas les divulguer aux autres équipes.

Dans le pire des cas, on pourrait même imaginer que toute cette histoire n'est qu'une manoeuvre de diversion de la part de Ferrari.

Mais là on entre dans la grosse spéculation.

Mais n'oublions jamais une chose: c'est en Italie qu'est né Machiavel!