La Formule 1 a désespérément besoin d'un gagnant différent au Grand Prix de Monaco si elle veut maintenir une apparence de suspense.

Le meneur du championnat des pilotes, Lewis Hamilton, tentera de remporter une cinquième course d'affilée dans cette saison de F1 qui prend de plus en plus des airs d'inévitabilité, un peu comme l'an dernier, quand la Red Bull de Sebastian Vettel dominait outrageusement, remportant les neuf dernières courses et 13 des 19 au calendrier.

Comme la vitesse des Mercedes paraît inatteignable, Hamilton semble être en voie de battre ces chiffres, surtout que Vettel, quadruple champion en titre, s'éloigne de plus en plus rapidement de la tête.

«Les dernières courses ont été tout simplement incroyables. Honnêtement, je n'aurais jamais pensé gagner quatre Grands Prix consécutifs dans ma carrière, mais j'aimerais bien poursuivre ma séquence ici, a indiqué Hamilton. La voiture a été bonne dans toutes les courses jusqu'ici et je suis certain que ce sera la même chose à Monaco, alors on devrait connaître un week-end divertissant.»

Si Hamilton ne mène que par trois points devant son coéquipier Nico Rosberg, c'est en raison de son abandon pour des problèmes de moteur au Grand Prix d'Australie en début de saison. Rosberg l'a emporté à Melbourne, ce qui veut dire que Mercedes a remporté toutes les courses. La course au championnat semble d'ailleurs vouloir se jouer au sein de l'écurie.

«La course au championnat est très serrée et de reprendre l'avantage à la maison serait fantastique, a déclaré Rosberg, qui a grandi à Monaco et a remporté son premier Grand Prix dans la principauté l'an dernier. Alors je vais pousser plus que jamais pour que ça se produise.»

Vettel occupe le quatrième rang du classement, déjà 55 points derrière Hamilton, champion du monde 2008. Son objectif plus réaliste est toutefois de devancer son nouveau coéquipier, Daniel Ricciardo, qui n'accuse qu'un retard de six points en cinquième place.

Les changements aux règles ont fait mal à Red Bull, qui n'est plus capable de générer la même vitesse qu'auparavant et qui a connu plusieurs pépins techniques.

En plus de passer à un moteur V6 turbo de 1,6 litre au lieu du V8 2,4 litres utilisé l'an dernier, les nouvelles règles mettent l'accent sur le système de reconversion de l'énergie, qui génère de l'énergie au freinage et en utilisant la chaleur rejetée par le moteur. La F1 a aussi diminué la quantité d'essence disponible par course de 160 à 100 kilogrammes, augmenté le poids des voitures et imposé des modifications à la transmission, au système d'échappement, aux ailerons et à la hauteur du museau des voitures.

Mercedes a pourtant été en mesure d'effectuer une transition en douceur, comme en font foi ses 113 et 131 points d'avance sur Red Bull et Ferrari au championnat des constructeurs.

«Plus que toute autre épreuve en 2014, je crois que cette course nous prouvera toute l'étendue du fossé qui sépare «la vieille F1» de ce que nous avons présentement, a déclaré le pilote McLaren Jenson Button, champion 2009. L'aérodynamique a une moins grande influence ici. Il s'agit d'accélérer à fond et de tenter de trouver la meilleure adhérence. Alors je crois que le moteur aura une plus grande incidence sur l'issue.»

Au cours des 12 derniers mois, seulement trois pilotes ont gagné des courses: Hamilton, Rosberg et Vettel. Tout un contraste avec le début de saison d'il y a deux ans, alors que sept pilotes différents avaient remporté les sept premières courses.

La dernière fois que la Formule 1 a été aussi prévisible, c'est lorsque Alain Prost, Gerhard Berger et Ayrton Senna se sont partagé 18 courses en 1987-88. Une saison ne comptant que deux gagnants serait toutefois une première.

Celui qui remporte la pole à Monaco gagne habituellement l'épreuve, étant donné qu'il est si difficile de dépasser sur le sinueux circuit. Comme Mercedes a signé toutes les poles jusqu'ici, elle est bien placée pour remporter une sixième course d'affilée.