À chaque Grand Prix, un nombre limité de journalistes se voient accorder le droit de marcher sur la grille de départ dans l’heure précédant la course, au moment où les voitures prennent place. Les deux reporters de La Presse ont reçu ce privilège, dimanche, et livrent leurs impressions à la suite de leur expérience.

« ON VA SUR LA GRILLE ENSEMBLE. »

Il était un peu tôt (9 h 57), nous semblait-il, pour un texto d’un tel enthousiasme. Mais ne ruinons pas le moment de cette collègue dont nous tairons le nom. Après cette inscription plus ou moins ironique sur la liste des volontaires pour accéder à la piste, ce n’était plus le temps de reculer.

Nous y voilà donc, vers 13 h. La fébrilité ambiante augmente à mesure que les voitures se mettent en place. L’odeur d’essence s’installe et ne s’en ira plus.

La foule aussi grossit. Le personnel des écuries se met au travail, tandis que des quidams qui ont payé cher leur présence sur les lieux déambulent tranquillement. Parmi eux, quelques célébrités invitées par les équipes – moins que par le passé, nous dit-on. Les photos, en égoportraits ou non, se prennent par centaines.

« As-tu vu [nom d’un DJ connu] ?!?

— Euh, non. »

Balayons tout de même un peu cette sélection de notables de renommée variable. Ah, Gordon Ramsay est ici ! « Ça n’a pas marché, hein, le Laurier BBQ ? », ne lui demandons-nous pas. Le voilà, tiens, qui fait l’accolade à Jacques Villeneuve. Le monde est petit, quand même.

Qui d’autre, qui d’autre… Mitch Marner, attaquant des Maple Leafs de Toronto, est comme un poisson dans l’eau chez Red Bull, pendant que les mécanos s’activent autour de la monoplace de Max Verstappen. On a beau tendre l’oreille, impossible de déterminer si la discussion tourne autour de la nouvelle direction des Leafs ou du nouveau contrat d’Auston Matthews.

Qui d’autre, qui d’autre… Guy Laliberté, sans surprise. Patrice Brisebois, évidemment. Jean Alesi. À mesure qu’on marche vers le fond de la grille, les badauds sont de moins en moins nombreux, bien plus intéressés par les grosses écuries et les pilotes les plus connus, à l’avant. La hiérarchie de la Formule 1 sera donc respectée jusqu’au bout.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Jean Alesi

La personnalité qui ne reçoit pas l’amour qui lui revient ? Ce mécanicien de Williams, magnifique et impérial, dont la crinière blonde flotterait au vent… s’il ventait.

Car il fait finalement plutôt chaud, sur cette surface asphaltée, que l’on devine plus récente que celle des rues du quartier Villeray. Le chandail à manches longues était une mauvaise idée. Le fond de l’air semblait pourtant frais.

Ça doit devenir cuisant aussi dans les gradins, où des milliers de personnes assistent à cette drôle de scène, qui n’est certainement pas très intéressante vue d’en haut. Ni vraiment d’en bas, en fait, encore que de voir les monoplaces d’aussi près, ça n’arrive pas souvent.

Tirons donc notre révérence.

« Tu ne restes pas pour l’hymne national ?

— Euh, non. »

Pas le choix de jouer le personnage du bougon jusqu’à la fin. Direction la sortie de la piste.

Quoique… Allez, une petite vidéo pour Fiston. Il faudra bien des preuves pour illustrer cette journée passée dans Les bagnoles.

Bon, d’accord. C’était un peu cool, quand même…