Il y a du nouveau dans le dossier du retour des Expos : l’homme d’affaires Stephen Bronfman demande une aide financière au gouvernement du Québec pour construire un stade de baseball au bassin Peel.

Le stade serait destiné à accueillir les Expos-Rays en garde partagée si le projet voit le jour.

Depuis plusieurs années, le groupe de M. Bronfman évite de donner des détails sur la façon dont le nouveau stade de baseball serait financé. Mais Claridge, la société d’investissement de M. Bronfman, vient de s’inscrire lundi au Registre des lobbyistes du Québec afin de pouvoir discuter avec le gouvernement Legault d’une « contribution financière » de Québec pour le stade de baseball.

Claridge n’a pas précisé la somme exacte ni la forme de la « contribution financière » demandée dans le cadre de ce projet de plusieurs centaines de millions de dollars. « Les sommes ainsi obtenues serviront à la construction du complexe. Le montant de cette contribution financière reste à déterminer, tout comme les sources de financement », indique le mandat de lobbying.

Stephen Bronfman et Pierre Boivin, président et chef de la direction de Claridge, ont eu une première rencontre avec le premier ministre du Québec, François Legault, et le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, pour discuter du projet. Cette rencontre a lieu à la demande du ministre Fitzgibbon, selon le cabinet de ce dernier.

« Nous sommes encore à l’étude du projet. Pour l’instant, nous examinons l’impact économique d’un tel projet dans le cadre de la reprise économique au cours des prochaines années. Les prochaines étapes suivront selon les résultats », a indiqué le cabinet du ministre Fitzgibbon dans une déclaration écrite.

Dans ses discussions avec Québec, la firme Claridge est aussi représentée par l’avocat Richard Epstein, associé au cabinet BCF, et le financier William Jegher, associé chez la firme de comptabilité Ernst & Young, selon le mandat de lobbying.

Selon les registres publics de lobbying, le groupe de M. Bronfman n’a pas fait de demande de contribution financière au gouvernement du Canada et à la Ville de Montréal pour ce projet. Le terrain convoité par le groupe de M. Bronfman au bassin Peel appartient toutefois au gouvernement fédéral, par l’entremise de la Société immobilière du Canada.

« Depuis l’an dernier, le Groupe baseball Montréal a beaucoup progressé pour développer le projet de villes sœurs, conjointement avec les Rays de Tampa Bay, incluant la conception d’un nouveau complexe sportif et communautaire sur le site du bassin Wellington », a indiqué le Groupe de Montréal dans une déclaration écrite.

« Nous voulons échanger, au cours des prochains mois, avec le gouvernement du Québec, sur les impacts économiques de notre projet et sur la forme que pourrait prendre une contribution financière pour la construction du complexe sportif et communautaire. »

PHOTO JAYNE KAMIN-ONCEA, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Stephen Bronfman et son groupe de gens d’affaires ont comme plan de déménager les Rays de Tampa Bay à Montréal en garde partagée.

Le Groupe de Montréal n’a pas indiqué publiquement le coût de son projet de stade de baseball. Lors de la dernière estimation publique, en 2013, une étude commandée en partie par M. Bronfman établissait le coût de la construction d’un nouveau stade à 500 millions de dollars. En 2017, M. Bronfman semblait pencher pour un financement à la fois public et privé.

Le sport est un travail d’équipe. Pour avoir du succès, tout le monde doit travailler ensemble. Le public et le privé, c’est toujours comme ça. Mais il y aurait des ristournes pour eux. Ils seraient très heureux.

Stephen Bronfman en 2017

Depuis le printemps 2019, M. Bronfman et son groupe de gens d’affaires ont comme plan de déménager les Rays de Tampa Bay à Montréal en garde partagée. Selon ce plan, l’équipe du baseball majeur jouerait la moitié de ses matchs à Tampa Bay et l’autre moitié à Montréal. Le propriétaire des Rays, Stuart Sternberg, est d’accord avec l’idée.

Mais pour que ce plan se réalise, M. Bronfman doit trouver une façon de construire un nouveau stade de baseball au centre-ville de Montréal, l’une des conditions exigées par le Baseball majeur pour le retour du baseball à Montréal. Le projet devrait aussi être approuvé par le Baseball majeur et l’Association des joueurs.

En décembre dernier, M. Sternberg a indiqué au Tampa Bay Times que ce projet d’équipe à temps partagé entre Montréal et Tampa Bay était « l’unique option pour lui » à long terme et que le projet avait fait « des progrès énormes » à Montréal au cours des derniers mois.

« Non seulement je suis très encouragé, mais je suis plus que satisfait de la façon dont le dossier progresse », a dit M. Sternberg. Le bail des Rays à Tampa Bay rend toutefois difficile (mais pas impossible) le déménagement de l’équipe avant 2028.

« Je verrai quelle sera la prochaine étape [si le projet avec Montréal échoue]. Mais il n’y a pas de plan B pour l’instant », a dit M. Sternberg.

Avec La Presse Canadienne