(Toronto) Si le Baseball majeur doit condenser son calendrier 2020 en raison de la pandémie de COVID-19, peut-être que des rencontres de sept manches lors de programmes doubles pourraient aider.

« Peut-être que c’est quelque chose que nous devrions considérer », a déclaré le directeur général des Blue Jays de Toronto, Ross Atkins, lors d’une téléconférence, mercredi.

Les matchs d’ouverture ont été reportés au moins jusqu’à la mi-mai alors que la saison devait être lancée jeudi.

Les équipes universitaires et des ligues mineures disputent des matchs de sept manches lors de programmes doubles, qui sont rarement mis au calendrier dans les Majeures : seulement quelques dizaines ont été planifiés au cours des quelque 10 dernières années.

Le nombre de programmes doubles — surtout causés par les reports de matchs — se situait entre 14 en 2014, à un maximum de 34 en 2011 et 2018, selon Elias Sports Bureau.

Le gérant des Rockies du Colorado, Bud Black, a indiqué la semaine dernière qu’afin de jouer plus de rencontres en moins de temps, il pourrait devenir nécessaire d’en prévoir davantage.

Aaron Boone, son vis-à-vis des Yankees de New York, s’est dit ouvert à cette alternative. Selon lui, de jouer en moyenne huit ou neuf matchs par semaine demandera plus d’espace dans la formation, qui compte actuellement 26 joueurs, dont 14 lanceurs.

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Aaron Boone

De prolonger le calendrier jusqu’en novembre obligerait certains matchs à être disputés en lieux neutres ou dans des stades couverts.

« C’est l’occasion de faire preuve de créativité, de tester des trucs qui sortent de l’ordinaire, même si ça dérange certaines personnes, a-t-il déclaré mercredi. C’est le temps d’essayer des choses que nous ne tenterions pas lors d’une saison habituelle. »

Comment en arriver là ? En disputant en moyenne neuf matchs par semaine, une équipe pourrait jouer 162 rencontres en 19 semaines, huit de moins qu’un calendrier habituel. De cette façon, la MLB pourrait amorcer sa saison aussi tard qu’en juillet et disputer une saison complète en prolongeant son calendrier jusqu’en octobre.

Atkins a lancé dans le réseau des Indians de Cleveland pendant cinq saisons avant de devenir l’adjoint au directeur du développement des joueurs de l’organisation. Il a été embauché par les Jays en décembre 2015.

Quand on lui a demandé quelles solutions potentielles il envisageait pour un calendrier condensé, Atkins a suggéré ces rencontres plus courtes. Malgré tout, il n’est pas complètement vendu à l’idée.

« Ce n’est pas ce qui est inscrit dans le livre de règles, a-t-il dit. Ce n’est pas un match réglementaire, c’est différent. Les équipes, le groupe de releveurs sont bâtis en fonction de jouer neuf manches. Je suis certain que des clubs s’opposeraient à cette proposition et je ne suis pas certain que ce soit la chose à faire. »

Peu importe le nombre de manches jouées, la probabilité de disputer un calendrier condensé demandera plus de flexibilité pour les formations, selon Atkins.

« Si vous jouez plusieurs programmes doubles, disons de neuf manches chaque rencontre, la demande sur vos lanceurs sera énorme. »

Atkins a refusé de dire combien de rencontres étaient nécessaires pour disputer la prochaine saison, admettant qu’il s’agit d’un dossier complexe.

« De diminuer le nombre de matchs, ce n’est pas qu’une question de statistiques, a-t-il indiqué. C’est plus compliqué en raison des questions de compensations, en raison de la façon dont notre club est bâti et des ressources investies pour nous retrouver où nous le sommes aujourd’hui. »

« C’est plus compliqué que de regarder le nombre de jours que nous avons et de décider de jouer ce nombre de matchs. »

Pour Atkins, le baseball doit avoir une approche collaborative pour trouver des solutions.

« Il faut que les gens soient à l’aise de soumettre leurs idées, qu’on les étudie et qu’on applique ensuite celles qui peuvent l’être, celles qui font du sens. Il faudra aussi peser les côtés négatifs, car il y en aura. »

« Mettons tous nos idées sur la table et analysons toutes leurs conséquences. Ensuite, mettons sur pied un plan de match qu’on peut appliquer. »

En isolement dans leur domicile torontois depuis leur retour de la Floride, Atkins et son personnel continuent d’évaluer les joueurs amateurs du mieux qu’ils le peuvent : les Jays détiennent le cinquième choix au total au prochain repêchage.

Même si les ligues universitaires et secondaires sont à l’arrêt, Atkins assure que les Jays seront prêts pour le repêchage, peu importe quand il aura lieu.

« Nous n’aurons pas besoin de beaucoup de temps compte tenu des informations dont nous disposons », a-t-il conclu.

Pour le gérant des Tigers de Detroit, Ron Gardenhire, il est trop tôt pour assumer quoi que ce soit.

« Plusieurs idées ont été lancées. Je pense que tout le monde a une opinion sur ce qui devrait arriver, pourrait arriver ou va arriver. Le plus facile pour moi est d’attendre. Éventuellement, on me dira bien quel sera le plan. »