Le Québec n'a pas oublié Vladimir Guerrero. On se souvient de la fougue, du charisme, de la puissance de la dernière grande vedette des Expos.

On se souvient de ce relais d'anthologie au marbre en 2001 pour retirer Alberto Castillo, exemple parfait du joueur électrisant qu'il était.

Vladimir Guerrero n'a pas oublié le Québec non plus. Quand on lui demande ce qui lui manque le plus de sa vie à Montréal, son visage s'illumine. Il rit de bon coeur. «Comme pour tout athlète, la vie nocturne est impressionnante.»

Guerrero était à Trois-Rivières, hier, pour entamer une tournée de quatre jours au Québec. Il sera à Québec aujourd'hui notamment pour effectuer le lancer protocolaire du match entre les Capitales de Québec et les Aigles de Trois-Rivières et, du même coup, attirer l'attention sur la Ligue Can-Am.

Il ira ensuite à Montréal vendredi, au stade Gary-Carter, pour une activité au profit de la Fondation de l'Hôpital de Montréal pour enfants. Samedi, retour à Trois-Rivières pour un autre duel Aigles-Capitales.

Réglons tout de suite la question qui vous brûle les lèvres: mais que faisait Vladimir Guerrero à Trois-Rivières?

Il y est à l'invitation des Aigles et des Capitales, qui ont uni leurs forces pour faire sortir de sa République dominicaine natale l'ancien voltigeur étoile. Une première négociation avait échoué en 2015. Il y a quelques mois, les deux organisations sont revenues à la charge, allant même jusqu'à envoyer un émissaire pour s'assurer que le projet ne déraille pas.

«Les négociations ont été longues, mais ça en vaut la peine, a dit le président des Aigles, et accessoirement ancien défenseur du Canadien, Marc-André Bergeron. Il y a un engouement. Il entre au Temple de la renommée, il a soulevé les passions au Québec. Je me rappelle, petit, c'était le joueur que j'aimais voir jouer. Il était dynamique, explosif, le genre de joueur que l'on veut dans tous les sports. On est très heureux de l'avoir ici et on invite aux gens à venir le rencontrer.»

«Il est à la retraite, il profite de la vie, de venir à Trois-Rivières appuyer une organisation comme la nôtre et une oeuvre de charité à Montréal, on voit qu'il est de bonne foi. Il comprend que sa présence vaut cher pour des organisations comme la nôtre. On en est sans mots.»

Guerrero s'est prêté à toutes les mises en scène. Les photos à droite et à gauche, avec tout le monde, dans les bancs du stade Stéréo +, sur le gazon, à simuler une présence au bâton. Il a même dû refuser à la blague une invitation du gérant des Aigles T.J. Stanton à faire un retour au jeu.

«Je fais ça pour les jeunes générations futures, a dit Guerrero par l'entremise d'un interprète. Je viens d'une famille très pauvre en République dominicaine. Je suis parti de rien et j'ai gravi les échelons. C'est une satisfaction d'être un exemple pour les plus jeunes. Je suis parti de rien et je suis devenu qui je suis. Je reste une personne très humble.»

Les Expos

Guerrero a époustouflé les foules de 1996 à 2003, même durant les années de déclin des Expos. Il a frappé 234 circuits avec les Expos, produit 702 points, frappé 1215 coups sûrs. Tout ça avec une moyenne de ,323 qui rend hommage à un joueur qui pouvait frapper à peu près n'importe quelle balle.

Il jure qu'il aurait voulu poursuivre sa carrière à Montréal, l'endroit où son fils est né, dans l'équipe qui lui avait donné sa chance, mais que les circonstances l'ont forcé à quitter les Expos. Il s'est retrouvé avec les Angels, où il a ajouté à sa légende avec notamment un titre de joueur par excellence de l'Américaine en 2004.

«Mon plus beau souvenir de Montréal, ce sont les partisans. Voir les foules, voir comment les gens appuyaient leur équipe dans les belles années. Aussi, en 2002, l'équipe était très bonne, on est passés près de participer aux séries, mais la fin de saison a été plus difficile. Ç'a été une bonne année en raison de mes statistiques et de la bonne saison de l'équipe.»

Le seul bémol dans le cas de Guerrero, c'est son choix de casquette, celle qu'il arborera lors de son intronisation au Temple de la renommée le mois prochain. Après une longue hésitation, il a brisé le coeur de ses admirateurs de la première heure en choisissant celle des Angels. Il a encore une fois justifié sa décision en disant qu'il avait favorisé les Angels car les Expos, eux, n'existent plus.

Cela dit, celui qui a tant donné pour le baseball à Montréal aimerait vraiment assister à la résurrection des Expos. De toute évidence, il se tient au courant du dossier et suit l'état des négociations. Il se permet toutefois un petit conseil aux Montréalais, et il est bien placé pour le donner. Pendant son séjour, il a vu les foules fondre de moitié, ce qui avait d'ailleurs forcé les Expos à vivre l'affront d'une garde partagée avec Porto Rico.

«Je souhaiterais de tout coeur qu'il y ait une équipe à Montréal. Mais l'important est que les partisans soient toujours présents, dans les bons comme dans les mauvais moments. À force d'essayer, ça peut finir par aboutir. Je le souhaite de tout coeur.»

- - -

Vladimir sur...

L'ovation reçue par son fils au Stade olympique

«C'était une fierté immense que mon garçon joue sur le même terrain que moi. Je n'ai pas pu venir, car je l'ai su trop tard. J'ai vu les vidéos, ç'a été une grande fierté pour moi. J'espère que mon fils va en accomplir autant que moi. Et s'il devient meilleur, tant mieux.»

Sa dernière visite au Québec en 2015

«La dernière fois que je suis venu, c'est en 2015, et je suis sorti dans les mêmes clubs où je sortais à l'époque.»

L'importance d'appuyer les ligues mineures

«L'important est de redonner aux autres. Je suis parti de rien, je dois redonner au suivant. Si mon influence peut permettre à un joueur d'accéder aux ligues majeures, ou même de réussir dans ses études, je vais avoir le sentiment du devoir accompli. C'est important de transmettre quelque chose aux jeunes pour qu'ils grandissent.»

- - -

L'horaire pour aller voir Vladimir Guerrero

21 juin

12 h - Restaurant aux Ailes Piquantes Buffalo à Trois-Rivières

16 h - Visite du stade Canac à Québec

19 h - Lancer protocolaire au match Aigles-Capitales à Québec

22 juin

17 h - Activité au stade Gary-Carter à Montréal au profit de la Fondation de l'Hôpital de Montréal pour enfants (séance de photos gratuite et match Team Vlad contre Les 4 Chevaliers)

23 juin

9 h - Clinique de baseball pour les jeunes au stade Stéréo + à Trois-Rivières

13 h - Lancer protocolaire pour le match Capitales-Aigles à Trois-Rivières

18 h - Souper au Normandin (boulevard des Récollets à Trois-Rivières)