L'administration Coderre investira 11 millions au cours des trois prochaines années pour retaper les terrains de baseball désuets de Montréal. Le maire demande aux arrondissements de cesser de convertir ces surfaces de jeu pour d'autres sports, comme le soccer.

Denis Coderre a annoncé ce matin une politique du baseball pour Montréal. Pour le moment, celle-ci se limite à un programme de réfection des 165 terrains qui, aménagés il y a 30 à 40 ans pour la plupart, sont souvent en mauvais état. «Je me désole de voir l'état des nos installations de baseball. Je me désole de voir qu'on ferme nos terrains et qu'une quantité d'autres sont laissés à l'abandon», a-t-il déploré.

Pour éviter une «guerre de juridiction» avec les arrondissements, la ville-centre accepte de payer pour les travaux de réfection. En échange, «je demande à tous les arrondissements de conserver la vocation des terrains de balle. Changez-moi pas les terrains, ceux qui sont pour la balle, on les garde», a indiqué M. Coderre. La liste des terrains qui feront l'objet de travaux n'est pas encore déterminée.

Déterminé à ramener une équipe de baseball professionnel à Montréal, le maire dit vouloir avant s'assurer de la présence d'une relève. «Si on avait une équipe et qu'on ne s'occupait pas du baseball mineur, on manquerait quelque chose», a indiqué M. Coderre. D'où l'idée de favoriser la pratique du sport chez les jeunes en retapant les terrains sur lesquels ils jouent.

Pour contribuer à l'engouement, il souhaite aussi attirer à Montréal le Championnat mondial junior de baseball. Pour ce faire, la métropole devra d'abord se doter de deux terrains aux dimensions internationales. Reste que l'événement est à la portée de Montréal, le tournoi ayant été organisé à 12 reprises au Canada depuis 1981. Le championnat revient d'ailleurs au pays en 2017 alors qu'il se tiendra à Thunder Bay, en Ontario.

L'annonce du maire a été saluée par Baseball Québec. «On attendait ça depuis des années. On a vécu une chute dans la popularité il y a quelques années, mais ça fait six ans qu'on est en progression partout au Québec», dit Maxime Lamarche, directeur général de l'organisme. Celui-ci ajoute que le manque de terrains en bon état où les équipes peuvent jouer a forcé ces dernières années des associations locales à limiter les inscriptions.

L'opposition officielle à l'hôtel de ville estime que l'administration Coderre se trompe de cible en misant uniquement sur les terrains de baseball, sport qu'affectionne particulièrement le maire. «Si Denis Coderre était un partisan d'Harry Potter, sortirait-il une politique du quidditch pour Montréal?» a réagi le conseiller Alain Vaillancourt.

«Oui, le baseball connaît un regain de popularité, mais d'autres sports connaissent des croissances importantes et manquent aussi de surfaces de jeu, comme le soccer, le cricket, la crosse et l'Ultimate frisbee.»

«Ce n'est pas l'un contre l'autre», a rétorqué le maire Coderre.