Le Canada a terminé la compétition de la Coupe du monde de patinage de vitesse courte piste de Montréal avec une récolte de sept médailles grâce aux cinq obtenues dimanche, à l'aréna Maurice-Richard.

Frustré d'avoir été sorti de la finale du 1500 mètres par un rival samedi, Charles Hamelin est revenu fort en gagnant la médaille d'or au 1000 mètres.

Le chef de file des patineurs canadiens a été suivi du jeune Samuel Girard, qui a remporté sa première médaille individuelle en Coupe du monde. Le Russe Semen Elistratov, le fossoyeur de Hamelin la veille, a mérité la médaille de bronze.

Le vétéran et le jeunot de l'équipe masculine canadienne ont effectué en finale la course du «gros bon sens», en demeurant tout le temps aux avant-postes. Hamelin s'est élancé à l'avant à quelques tours de la fin et Girard n'allait pas l'incommoder.

«C'était mon objectif de remporter une médaille à Montréal, ma première médaille devant ma famille et mon public, s'est exclamé Girard, la fierté de Ferland-et-Boilleau, au Saguenay. Il n'y a rien de mieux que ça. Avec Charles juste en avant de moi, en plus.»

Contrairement à ce qu'on a pu croire, on a assuré que la stratégie apparente en piste n'était pas concertée.

«Chacun avait partagé sa stratégie à l'entraîneur, sans faire de plan précis, a expliqué Girard. Mais nous nous connaissons bien et nous nous entraînons ensemble...»

On avait de toute évidence établi un pacte de non-agression. Jamais le jeune Girard n'a eu la tentation d'attaquer le vétéran.

«Comme première médaille en carrière, c'est pleinement satisfaisant, a enchaîné Girard. Peut-être que plus tard, je vais réussir à battre Charles. Mais, dans le moment, la deuxième place, ça me va. J'y allais plus pour le Canada que pour moi. C'était plus ça l'objectif.»

Hamelin a confirmé que la dernière chose que le duo voulait c'était de se retrouver dans le décor à cause d'une «lutte fratricide» inutile.

Le champion de Sainte-Julie était particulièrement content d'avoir prouvé qu'il avait réellement été victime d'une malchance, samedi.

«Je voulais rebondir et montrer au monde qu'il n'y a pas juste les filles (canadiennes) qui peuvent gagner des médailles», a-t-il lancé à la blague.

Il a fait remarquer que ça faisait belle lurette qu'il n'était pas monté sur le podium en compagnie d'un équipier.

«C'est le "fun". Ça m'a rappelé des souvenirs des Jeux de Vancouver quand j'ai gagné la médaille d'or et François-Louis Tremblay la médaille de bronze au 500 mètres.»

St-Gelais rayonne

La conjointe de Hamelin, Marianne St-Gelais, était rayonnante après avoir mis fin à une disette dans l'épreuve de 500 mètres. La patineuse de Saint-Félicien l'a emporté aisément en 43,222 secondes, devançant la Polonaise Natalia Maliszewska et la Russe Sofia Prosvirnova.

«Je n'avais pas gagné de médaille d'or sur cette distance depuis 2011 (à Saguenay). Ça faisait très longtemps. Ça fait du bien. Je suis vraiment contente.»

St-Gelais a déclaré avoir retrouvé une sérénité d'athlète, tout en indiquant que l'harmonie est de retour avec l'entraîneur de l'équipe canadienne Frédéric Blackburn.

«J'ai eu des saisons difficiles, même avant les Jeux de Sotchi. Après une victoire sur 1000 mètres la saison dernière, j'ai dit à Frédéric qu'on pouvait aller de l'avant. Si j'ai du succès, c'est surtout parce que la situation est réglée. Le problème à Sotchi, il était dans ma tête, pas dans les jambes. C'est une délivrance. Maintenant, on fait vraiment les bonnes choses. On a trouvé la bonne combinaison.»

St-Gelais a clôturé une fin de semaine faste de trois médailles, en plus de celles d'argent acquises au relais féminin, dimanche, et au 1000 mètres, samedi.

Charle Cournoyer a remporté l'autre médaille individuelle du Canada - une d'argent au 500 mètres. C'était pour le patineur de Boucherville l'obtention d'une troisième médaille en Coupe du monde, d'une première au 500 mètres qui est son épreuve fétiche.

Le Chinois Wu Dajing a été trop fort, en 41,133 secondes. Le Coréen Park Se Yeong a fini troisième.

Relais d'argent

Au relais féminin, le quatuor canadien a profité en finale de la disqualification des Chinoises, après avoir fini troisième. En piste dimanche, outre St-Gelais, il y a eu Valérie Maltais, Kasandra Bradette et Kim Boutin.

La Corée et la Russie ont gagné les médailles d'or et de bronze, respectivement.

Boutin avait été samedi l'autre médaillée canadienne, en plus de St-Gelais, en glanant une médaille d'argent au 1500 mètres.

Dimanche, la Sherbrookoise âgée de 20 ans a terminé cinquième au 1000 mètres. Les médaillées, dans l'ordre, ont été les Coréennes Shim Suk-hee et Choi Minjeong ainsi que la Chinoise Tao Jiayng.

Le relais masculin a été l'affaire des Chinois, qui ont coiffé les Néerlandais et les Hongrois.

Le Canada est tombé à court de l'objectif ambitieux de 12 médailles qu'il avait dans sa mire. Il va tenter de s'en approcher dès la fin de semaine prochaine, à Toronto, à l'occasion de la présentation de la deuxième étape de la saison en sol canadien.