C'est un François Hamelin heureux et soulagé qui débarquera à Sotchi, au mois de février. Heureux, bien sûr, d'avoir réussi à se tailler une place dans l'équipe canadienne de patinage de vitesse sur courte piste. Mais, surtout, soulagé d'avoir pu se débarrasser de la guigne qui semblait vouloir s'acharner sur lui.

Le patineur de 26 ans vient de connaître une saison fort intéressante en Coupe du monde. Il a notamment terminé au sixième rang général au terme de l'épreuve de 1500 m de Kolomna, en Russie, il y a un peu plus d'une semaine. Épreuve qui, de son propre aveu, n'est habituellement pas sa favorite.

«Je ne pensais pas être rendu à ce niveau en ce moment. Je suis au coude à coude avec les meilleurs au monde», a-t-il lancé en entrevue à La Presse.

Il est vrai qu'il s'agit de tout un contraste avec la saison dernière. Une blessure subie lors du championnat canadien l'a privé d'une participation aux championnats du monde pour une deuxième année de suite.

Hamelin avoue que la pilule n'a pas été facile à avaler. À tel point qu'il a alors remis son avenir olympique en question.

«J'ai assumé le résultat. C'est difficile à prendre parce que ce n'était pas prévu dans mon cheminement. Je me disais que si je ne me qualifiais pas pour les Jeux (de Sotchi), les chances étaient grandes pour que j'arrête», explique-t-il.

Changement de stratégie

Mais le patineur originaire de Sainte-Julie a refusé de s'apitoyer sur son sort et a plutôt choisi de se retrousser les manches. En plus de procéder à une refonte de ses techniques de course, il a également revu ses habitudes de vie. Il confie d'ailleurs avoir perdu une dizaine de livres.

«Je n'ai jamais été aussi en forme physiquement», se réjouit-il.

«Avec tout le travail que j'ai accompli, cette sélection (pour les Jeux) est l'un des plus beaux moments de ma carrière. J'ai explosé de joie», ajoute-t-il.

Hamelin refuse toutefois de voir les Jeux de Sotchi comme ceux de la rédemption pour lui. Rappelant la bonne saison qu'il vient de connaître, il préfère se concentrer sur sa préparation en vue d'obtenir le meilleur résultat possible. Notamment au 1500 m.

«C'est certain que je vise une médaille d'or, mais j'espère n'importe quoi au 1500 m. Je sais qu'un podium est faisable», souligne-t-il.

Dans l'ombre de son frère

Impossible de parler de François Hamelin sans parler de son frère Charles. En raison de son palmarès fort garni, ce dernier se retrouve souvent à l'avant-scène, tandis que le premier doit demeurer en coulisses.

François se sent-il pris dans l'ombre de son aîné?

Comme son frère, il faisait tout de même partie de l'équipe masculine ayant remporté la médaille d'or au relais 3000 m aux Jeux de Vancouver, en 2010.

«Charles domine de telle façon que tout le monde parle de lui, souligne-t-il. Donc, tout le monde se retrouve derrière lui, que ce soit du côté masculin ou féminin. Il mérite totalement l'attention qui est sur lui.

«C'est à moi de produire pour que l'on parle de moi», résume-t-il.

On verra donc d'ici un peu plus de deux mois si c'est finalement à Sotchi que François aura son moment sous les projecteurs.