Caroline Calvé s'est entraînée à Stoneham cette semaine en prévision de la Coupe du monde de surf des neiges qui s'y déroulera à partir de lundi. En plus de ses coéquipiers canadiens, la planchiste de Gatineau côtoyait les membres de l'équipe russe. Dans la perspective des Jeux olympiques de Sotchi, en février 2014, il faut soigner ses relations.

«Effectivement, on espère profiter du même avantage à Sotchi l'an prochain et l'année suivante», a confié Calvé.

Cela fait partie d'une stratégie délibérée des autorités sportives canadiennes. Après avoir bénéficié de l'avantage d'évoluer à la maison à Vancouver, les athlètes d'ici devront se débrouiller dans en environnement beaucoup moins familier dans deux ans. «Il faudra user de tactiques pour compenser ce désavantage», a souligné Ken Read, directeur, sports d'hiver d'À nous le podium (ANP).

Pas question néanmoins de revoir les attentes. ANP vise le premier rang au classement des médailles d'or après la récolte record de 14 à Vancouver. Au total des podiums, l'organisme veut maintenir les acquis. Compte tenu de l'ajout de 12 nouvelles épreuves, la cible passe à 32 médailles (26 à Vancouver). «On est sûrs d'être dans une bonne position en ce moment», a affirmé Read.

Dominick Gauthier, de B2Dix, en appelle à la prudence vis-à-vis des projections. «Il est très tôt pour annoncer des médailles, a-t-il estimé. Il faut attendre à l'an prochain avant de vraiment pouvoir évaluer ce qui se passe. Beaucoup de choses peuvent changer.»

Peter Judge, directeur général de l'Association canadienne de ski acrobatique, rappelle pour sa part que le «plan d'affaires» que représente À nous le podium a maintenant presque 10 ans.

«Le monde change, a-t-il insisté. Les Russes investissent maintenant de plus en plus d'argent dans le sport et essaient de faire la même chose. On verra qui obtiendra les Jeux de 2022, mais ce pourrait fort bien être les Allemands, qui sont presque nos plus grands rivaux. Si tel est le cas, les investissements seront massifs. On doit être plus intelligents par rapport à la façon dont on travaille. On doit trouver plus d'argent et pas seulement en provenance des gouvernements.»

À 33 ans, Calvé ne peut affirmer avec certitude qu'elle sera de la partie à Sotchi en 2014. Après une expérience éprouvante la saison dernière - son financement a été coupé à la dernière minute -, elle ne veut pas regarder trop loin devant.

Pour l'heure, elle se concentre à aller vite et ça lui sourit. En décembre, en Italie, elle est devenue la première Canadienne à gagner une épreuve alpine en Coupe du monde. Mercredi, à Stoneham, elle tentera de contribuer une nouvelle fois à cet hiver doré pour le sport canadien.