Rui Alberto Faria da Costa s'est d'abord fait connaître par une bagarre mémorable avec Carlos Barredo à l'issue d'une étape au Tour de France 2010. Le Portugais de 27 ans n'a pourtant pas l'allure d'un matamore. Depuis son arrivée à Québec, le champion du monde en titre ne cesse de sourire. Malgré la barrière de la langue (il ne parle pas l'anglais), il semble se plaire dans les activités médiatiques auxquelles il est invité à participer. Par l'entremise du relationniste de l'équipe Lampre-Merida, qui échange en espagnol et en italien avec son coureur, le gagnant du Grand Prix de Montréal 2011 a fait part de son état d'esprit à la veille du Grand Prix de Québec, dont il sera l'un des principaux favoris aujourd'hui.

Q: Après votre abandon au Tour de France à la 15e étape, vous avez attendu le Grand Prix de Plouay, plus d'un mois plus tard, avant de faire votre retour. Comment s'est passée votre récupération et quelle est votre condition physique à l'approche des courses au Canada?

R: Après le Tour, j'ai passé une semaine au lit avec une pneumonie. Ça n'a pas été facile de récupérer mais, heureusement, la maladie est chose du passé. Je me sens bien et je me suis beaucoup entraîné pour cette dernière partie de la saison. J'espère que ces courses au Canada procureront de bons résultats à notre équipe.

Q: Les courses canadiennes seront parmi les dernières avant que vous ne remettiez en jeu votre maillot arc-en-ciel. Comment évaluez-vous votre saison en général?

R: Je savais que ce ne serait pas facile de passer l'année complète à porter l'arc-en-ciel. J'ai fait de mon mieux et exploité les occasions offertes par cet important maillot. J'ai obtenu de bons résultats (NDLR: Un troisième Tour de Suisse consécutif), à l'exception peut-être du Tour de France où j'ai dû composer avec des problèmes de santé. Je ferai de mon mieux ici et ensuite à la Coppa Agostoni (17 septembre).

Q: De façon générale, le Tour d'Espagne est perçu dans le milieu comme l'épreuve préparatoire par excellence pour les Championnats du monde. Croyez-vous que votre succès l'an dernier à Florence puisse changer cette perception?

R: Chaque coureur est différent et ce n'est pas tout le monde qui procède de la même façon. Je préfère être au Canada comme je l'ai fait dans le passé. Je crois que c'est la meilleure façon d'aborder les Championnats du monde. C'est de réussir de bonnes courses ici et non pas à la Vuelta.

Q: Qui considérez-vous comme vos principaux rivaux ici?

R: Difficile à dire pour moi parce qu'après le Tour de France, je suis revenu dans le peloton seulement au Grand Prix de Plouay (92e). Je n'ai pas pu si bien étudier mes adversaires. Simon Gerrans et Greg Van Avermaet pourraient s'envoler avec la victoire, mais il y a aussi quelques négligés.

Q: Comment évaluez-vous vos chances de défendre votre titre avec succès dans deux semaines aux Mondiaux de Ponferrada?

R: Dans l'histoire (récente), il n'y a que deux coureurs qui ont réussi à gagner les championnats du monde deux fois de suite (NDLR: Gianni Bugno en 1991 et 1992 et Paolo Bettini en 2006 et 2007). Ça en dit long sur la difficulté d'y parvenir. Et le parcours n'est pas non plus le plus approprié pour moi. L'équipe espagnole est clairement favorite cette année, mais il y en a d'autres. En plus, il y avait deux Espagnols sur le podium avec moi l'an dernier. La chose la plus importante est de finir les Mondiaux avec le sentiment clair d'avoir fait de mon mieux. Je ne fais pas une obsession du résultat.

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