Pendant que ses coéquipiers d'AG2R La Mondiale débarquaient à Québec pour le Grand Prix cycliste de vendredi, Hugo Houle se préparait dans ses terres à Sainte-Perpétue. Après un dernier mois compliqué par la maladie, le coureur de 23 ans pense avoir retrouvé une forme suffisante pour effacer le mauvais souvenir de l'an dernier, alors qu'un bris de chaîne l'avait forcé à l'abandon.

Éprouvé par des maux d'estomac qui l'ont presque complètement privé de vélo pendant deux semaines, Houle s'est rassuré au Tour de l'Alberta, qu'il a conclu au 22e rang dimanche à Edmonton. «Plus la semaine avançait, mieux je me sentais, s'encourageait-il en entrevue téléphonique hier matin. Les deux dernières étapes se sont terminées au sprint et j'étais là avec les 30 gars qui restaient dans le groupe de tête, a relaté celui qui évoluait pour l'occasion avec l'équipe nationale canadienne. J'étais juste trop fatigué et il me manquait le kick nécessaire pour me dire: "Je vais jouer la gagne". Là, je me sens bien et je suis juste content d'avoir retrouvé des feelings normaux et d'être en santé.»

Le ton est celui d'un convalescent heureux d'être sorti des affres de la maladie. Ses douleurs sont apparues le 19 août à la première étape du Tour du Limousin. Le Québécois est néanmoins reparti le lendemain, sans succès. «J'avais moi-même de la misère à expliquer ce que j'avais au médecin, a-t-il constaté. J'avais des brûlements au centre de la cage thoracique. Juste d'y toucher avec mon doigt, ça me faisait mal. J'étais courbaturé, je n'avais plus d'énergie.»

En bon soldat, Houle a néanmoins pris le départ de la classique d'Hambourg cinq jours plus tard, abandonnant après 150 kilomètres. Après un long et pénible retour au Canada, il a enfin connu l'origine de son mal, une gastrite qu'il soigne encore avec des médicaments.

Ce n'est évidemment pas la préparation désirée pour les Grands Prix de Québec (vendredi) et de Montréal (dimanche), mais le vice-champion canadien du contre-la-montre faisait contre mauvaise fortune bon coeur.

«Je m'adapte, j'essaie de faire du mieux que je peux dans les circonstances, a-t-il philosophé. Présentement, je me sens super bien, je suis en santé, j'ai récupéré. Malgré tout, je pense que le Tour d'Alberta va être très bénéfique. J'ai peut-être été moins performant, mais je ne pense pas que ça va avoir un impact négatif sur Montréal et Québec. Au contraire, je risque d'être plus reposé, si on veut.»

Houle reluque particulièrement le parcours technique du Vieux-Québec, où les courtes montées requièrent du punch. «Normalement, je me débrouille assez bien dans ça. J'ai hâte de voir. L'année passée, j'ai cassé ma chaîne avec trois tours à faire. J'étais déçu parce que j'étais encore devant et j'étais quand même bien.»

Sans connaître les intentions précises de son équipe, arrivée au Canada avec six des neuf coureurs qui ont fait sensation au dernier Tour de France, Houle aimerait rallier l'arrivée dans le premier groupe. À ses yeux, le vétéran Christophe Riblon, 11e l'an dernier, représente la meilleure carte chez AG2R.

Houle prendra la température de l'eau dès demain après-midi en s'alignant au quatrième Challenge Sprint Pro, le tournoi de vitesse propre à l'événement de Québec remporté l'an dernier par Bryan Coquard, le talentueux jeune sprinter d'Europcar.