À quelques mois de leur cinquième présentation, l'avenir financier des Grands Prix cyclistes de Québec et de Montréal est assuré pour au moins les trois prochaines années.

«C'est réglé à 99,9% avec les quatre partenaires gouvernementaux», a affirmé Serge Arsenault, promoteur des événements, vendredi.

Avant même les courses de l'an dernier, remportées par le Néerlandais Robert Gesink (Québec) et le Slovaque Peter Sagan (Montréal), M. Arsenault travaillait au renouvellement des engagements gouvernementaux, dont certains tiraient à leur fin cette année. Fort d'une licence qui assure le maintien des GP dans la première division de l'Union cycliste internationale jusqu'en 2016, il voulait assurer la stabilité financière de l'organisation.

Le promoteur dit avoir obtenu un engagement approximatif de quatre millions, répartis également entre les ordres de gouvernement. Les gouvernements fédéral et provincial sont engagés jusqu'en 2016. Les Villes de Québec et de Montréal, dont l'entente de cinq ans se termine cette année, ont pour leur part renouvelé leur participation pour quatre années supplémentaires, jusqu'en 2018.

«Avec quatre maires en un an (à Montréal) et deux élections provinciales en 18 mois, ç'a été relativement difficile», a convenu M. Arsenault. «Mais contrairement à d'autres sports, le cyclisme en général ne demande pas d'infrastructures coûteuses.»

Se basant sur une étude commandée par les quatre partenaires gouvernementaux, il soutient que les taxes générées par l'activité autour des deux courses «dépassent largement l'investissement des gouvernements». «Pour le gouvernement, c'est rentable, et on ne tient même pas compte des retombées de la télédiffusion dans quelque 130 pays», soulève M. Arsenault. Le budget des GP de Québec et de Montréal de 2014 se situe entre «8 et 9 millions», dit-il.

Des critériums en 2015?

En marge des GP, les cyclosportives «La Québécoise» et «La Montréalaise», qui ont attiré quelque 2000 cyclistes et ont été généralement bien accueillies à leur première présentation poursuivront leur expansion. M. Arsenault a promis «un échelon course» pour les cyclistes les plus rapides, dont certains s'étaient plaints l'an dernier de la vitesse contrôlée à l'avant.

Jamais à court d'idées, Serge Arsenault planche également sur un projet de critériums nocturnes qui seraient présentés au centre-ville la veille des GP. Il souhaite convaincre les organisateurs du circuit des championnats américains (USA CRITS Championship Series) des étapes à Québec et Montréal dès 2015. En mars, il a d'ailleurs accompagné une délégation de Québec pour assister à la première manche à Delray Beach, en Floride, épreuve remportée par le Québécois Rémi Pelletier-Roy. Les critériums comprendraient un volet féminin et amateur.

Avec la tenue de critériums, M. Arsenault pense intéresser le public et les télédiffuseurs américains. Il rêve même d'un duel opposant l'Amérque du Nord à l'Europe sur le modèle de la Coupe des Présidents au golf.

«Il ne faut pas s'endormir», prévient l'organisateur, lauréat du prix Hommage Jacques-Beauchamp pour l'ensemble de sa carrière au gala Sports Québec, mercredi. «Il faut que je crée une semaine d'événements de haute intensité. Le festival Grands Prix, un peu comme le jazz ou Juste pour rire ont évolué depuis 25 ans.»