Le nombre d'heures que les surdoués réussissent à trouver dans une semaine est étonnant. Un coup d'oeil à l'emploi du temps de Sébastien Robichaud, un joueur de volleyball des Carabins de l'Université de Montréal, peut donner des complexes aux plus zélés.

Étudiant en génie aérospatial à Polytechnique, Sébastien a obtenu pas moins de 40 crédits l'an dernier. C'est pratiquement le double d'un étudiant normal et ses résultats sont excellents. Cet automne, il a fait son stage obligatoire... tout en terminant quelques cours.

Il est de plus très impliqué au sein du Comité Avion Cargo, un groupe d'étudiants qui conçoit, réalise et pilote un avion téléguidé afin de participer à des compétitions interuniversitaires Aero Design aux États-Unis. Directeur technique du comité, c'est un peu le «cerveau» du groupe et il n'est pas peu fier des nombreuses victoires glanées depuis son arrivée à Poly.

À «temps perdu», il est trésorier du Comité à l'éducation du génie aérospatial et dans ses temps «libres», il donne des cours de pilotage à plusieurs collègues de Poly. C'est que Sébastien est passionné par le pilotage et tout ce qui touche l'aviation.

«Aussi loin que je me souvienne, piloter un avion a toujours été un objectif pour moi, explique-t-il. Mon père est pilote chez Air Canada et il nous a vite initiés. Mon frère et ma soeur peuvent piloter, eux aussi.»

Sébastien a obtenu toutes ses licences depuis déjà cinq ans et il possède un petit Cessna 150, qu'il a financé en offrant des cours à ses amis. «C'est un bel emploi d'été, raconte-t-il. Ça me permet d'être dans les airs, ce que j'adore, tout en gagnant des sous.

«Devenir pilote m'intéresserait sûrement, un jour, mais pas dans l'armée. Mon père l'a fait quand il était plus jeune et la compétition n'est pas toujours très saine entre les pilotes militaires. En fait, j'aimerais surtout être pilote d'essai et ma formation d'ingénieur pourrait m'aider à y parvenir.»

Robichaud est en effet aussi habile à concevoir des avions qu'à les piloter. «Les compétitions de design consistent à réaliser un avion cargo téléguidé - avec un ensemble de restrictions quant aux dimensions et aux caractéristiques techniques - et à soulever la plus grosse charge possible sur une distance donnée. Nous avons gagné cette compétition, l'an dernier en Californie et nous y retournerons dans quelques jours, au Texas cette fois.»

Et le volleyball, demandez-vous?

«Ça, c'est pour me défouler!» explique le jeune homme de 6'4, qui aurait sûrement pu briller aussi au football, s'il en avait eu envie. «Je pratiquais plusieurs sports au secondaire, mais j'aimais bien le volleyball. Avec ma grandeur, je jouais au centre et j'excellais au bloc.

«J'ai donc décidé d'aller dans un cégep - Montmorency - avec un bon programme de volleyball. Et quand est venu le temps d'entrer à l'université, j'ai aussi considéré Sherbrooke - qui a une excellente équipe -, mais le programme de génie aérospatial de Poly était trop alléchant.»

À sa troisième saison, Sébastien a fait la transition du centre à l'aile droite cette année et il a progressé régulièrement. «Nous avons une jeune équipe et les résultats ont été irréguliers, mais nous avons terminé en force en disputant nos deux meilleurs matchs en demi-finale (deux défaites serrées, 2-3, 2-3), contre Sherbrooke justement.»

Sébastien entend bien aider les Carabins à poursuivre leur progression la saison prochaine... tout en intégrant une maîtrise à son programme de baccalauréat!

En terminant, nous n'avons pu résister à l'envie de lui demander s'il dormait parfois. «Nous habitons en banlieue, alors je préfère arriver très tôt (6h30!) et repartir tard (???) afin d'éviter les bouchons, explique-t-il. De cette façon, j'ai habituellement terminé mes travaux quand les autres arrivent à l'Université le matin.»