Des plaintes pour discrimination déposées ce printemps par deux cheerleaders américaines contre la NFL ont levé le voile sur des milieux de travail où règnent le sexisme et certaines formes de harcèlement et d'abus de pouvoir. Elles s'ajoutent aux critiques proférées par d'autres cheerleaders par le passé.

Défense d'engraisser

Le New York Times a étudié sept manuels de bonne conduite remis aux cheerleaders d'autant d'équipes au cours des dernières années. Celui des Ravens de Baltimore, datant de 2009, stipulait que les femmes devaient maintenir un poids idéal. Ces dernières devaient régulièrement se soumettre à une pesée. Plus récemment, les Bengals de Cincinnati étaient encore plus précis: les cheerleaders devaient être à un maximum de 3 lb de leur «poids idéal».

Règles à suivre

Les cheerleaders de certaines équipes, dont les Saints de La Nouvelle-Orléans, peuvent travailler un maximum de quatre ans au sein de la formation, a soulevé le New York Times dans une série d'articles publiée ce printemps. Les Panthers de la Caroline exigent d'enlever ou de couvrir tout piercing ou tatouage. Dans quelques cas, le port du pantalon de survêtement en public est défendu. Le moindre refus ne sera pas toléré, sous peine de demeurer sur le banc ou d'être renvoyée, stipule un manuel des Bengals de Cincinnati, déposé dans le cadre d'une poursuite en 2014, a révélé le New York Times.

Deux poids, deux mesures

Congédiée pour avoir publié une photo d'elle en maillot une pièce, sur Instagram, et pour être allée à une fête avec des joueurs (allégations qu'elle réfute), une cheerleader des Saints de La Nouvelle-Orléans a déposé en mars une plainte auprès de la Commission d'accès à l'égalité en emploi, a rapporté le New York Times. Les cheerleaders, toutes des femmes, doivent suivre des règles qui ne s'appliquent pas aux joueurs, tous des hommes, conteste-t-elle. Les cheerleaders des Saints doivent éviter tout contact, en personne ou en ligne, avec les joueurs; elles ne peuvent même pas manger dans un restaurant si des joueurs s'y trouvent. Rien de tel n'est exigé de ceux-ci.

Au plus offrant

Être soumises à des commentaires dégradants et aux mains baladeuses de partisans les prenant par la taille semble faire partie de la description de tâches des cheerleaders de la NFL, a mis en lumière le New York Times. L'administration des Redskins de Washington a traité ses cheerleaders comme des escortes en les envoyant dans des maisons privées, a dénoncé le journal. En 2013, au Costa Rica, des commanditaires et détenteurs de loge ont même essayé de se rincer l'oeil pendant la séance de photos pour le calendrier des cheerleaders des Redskins, à laquelle ils ont pu assister. Neuf des 36 femmes ont dû les retrouver un soir dans une boîte de nuit. À leurs risques et périls.