Persona non grata au Brésil, le secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke, a dû reporter sa visite prévue lundi, jusqu'à ce que son président, Sepp Blatter, rencontre la présidente brésilienne, Dilma Rousseff.

Jérôme Valcke devait entreprendre la seconde phase d'inspections de certains stades qui accueilleront la Coupe des Confédérations en 2013.

Selon le journal O Globo, le report de la visite du secrétaire général a été réclamée par le ministre des Sports, Aldo Rebelo.

Les relations entre la FIFA et les autorités brésiliennes sont tendues depuis la semaine dernière, après que Valcke eut déclaré qu'il fallait que le Brésil «se donne un coup de pied aux fesses» pour rattraper les retards dans les travaux d'infrastructures, à deux ans du Mondial.

Le commentaire, repris et traduit par les médias brésiliens, a piqué au vif le ministre des Sports, qui a exclu Jérôme Valcke comme interlocuteur, en plus de lui attirer les foudres d'un conseiller de la présidente Rousseff, qui l'a qualifié de «vaurien».

Mea-culpa

Le président de la FIF, Sepp Blatter a transmis une lettre d'excuses au gouvernement brésilien après que son secrétaire général eut fait de même.

Jérôme Valcke a expliqué que l'imbroglio est attribuable à la traduction littérale en portugais d'une expression commune en français qui signifie «augmenter le rythme».

Dans un communiqué publié hier, le ministre des Sports a fait savoir que «le gouvernement fédéral accepte les excuses de la FIFA, mais exige que cela ne se reproduise pas».

Lors d'un point de presse, le ministre est cependant demeuré flou quant à savoir s'il acceptait de nouveau Jérôme Valcke comme interlocuteur.

«Valcke est l'interlocuteur de la FIFA [au Brésil] et c'est à la FIFA de confirmer s'il reste», a-t-il renchéri.

La visite d'inspection des stades que devait faire Jérôme Valcke sera effectuée par Sepp Blatter lors de son passage au Brésil pour rencontrer la présidente brésilienne.

L'ex-champion Ronaldo, également membre du comité organisateur brésilien de la Coupe du monde, a donné raison sur le fond, mercredi, à Jérôme Valcke.

«Je pense que c'est dommage [le commentaire], mais ça ne veut pas dire qu'il n'a pas raison. Le Brésil s'est engagé à livrer plusieurs infrastructures et il y en a plusieurs qui sont en retard sur l'échéancier», a-t-il affirmé dans une entrevue à la chaîne TV Bandeirantes.

À moins de 30 mois de l'événement planétaire, le Brésil accuse de sérieux retards dans les 12 villes hôtes et tarde à adopter la «loi du Mondial», qui permettrait entres autre la vente de bière dans les stades, au profit du géant Budweiser.

Cette loi, qui devait être adoptée en 2007, vient à peine d'être votée par une commission de la Chambre des députés. Elle doit être adoptée par l'ensemble des élus et le Sénat, pour ensuite obtenir la sanction de la présidente.

La «loi du Mondial» permettra la réalisation d'une liste de 20 000 éléments à régler et mettre en oeuvre d'ici 2014.

- Avec l'Agence France-Presse