Le tiers des matchs de la saison régulière ont été disputés et Éric Deslauriers n'a toujours pas 100 verges au compteur. Il a attrapé sept passes pour 48 verges en six matchs, une production qui déçoit lorsqu'on se souvient du progrès qu'avait enregistré le receveur de 27 ans en deuxième moitié l'an dernier.

De tous les receveurs montréalais, Deslauriers est peut-être celui qui s'adapte le plus difficilement au nouveau système offensif de l'équipe. Le natif de l'Outaouais considère que plusieurs facteurs expliquent son lent début de saison, mais estime que c'est le principal.

«Je pense que c'est surtout une question de tracés et du type d'attaque qu'on utilise cette année. Ce n'est pas comme si je ne faisais pas mon travail ou encore que j'échappais 10 passes par match. Il y a aussi le fait que je suis souvent utilisé à l'extérieur du côté large. Alors, je reçois un peu moins souvent le ballon.»

Le receveur de 6'4 serait-il plus à l'aise à l'intérieur?

«J'ai joué un peu à l'intérieur la saison dernière. L'une des choses que les entraîneurs aiment, c'est que je peux être un bloqueur supplémentaire à cause de mon gabarit. Mais pour l'instant, je suis satisfait où je suis. Je ne me plains pas. J'en ai suffisamment dans mon assiette comme c'est là. Coach Trestman nous donne une dizaine ou une vingtaine de nouveaux jeux chaque semaine, c'est donc beaucoup d'apprentissage.»

Deslauriers sait également qu'il n'est pas prêt de devancer Ben Cahoon et Kerry Watkins dans la hiérarchie des receveurs, eux qui totalisent 58 catchs jusqu'ici.

«On compte sur deux receveurs qui se retrouveront probablement au Temple de la renommée un jour. C'est donc difficile d'exiger qu'il y ait plus de passes qui soient lancées en ma direction. Je ne suis pas un joueur égoïste qui va se plaindre de la façon dont il est utilisé. C'est souvent le cas chez les receveurs, mais je ne suis pas un gars comme ça. Évidemment, je veux recevoir le ballon, mais je ne vais pas en faire une histoire. Je suis content d'être ici et de jouer. Ça fait 16 ans que je joue au football et c'est ce que je veux faire. Que je sois assis sur le banc à côté du soigneur ou bien que je sois le receveur éloigné du côté large, je suis heureux.»