Les nageurs américains, emmenés par le prodige Michael Phelps, en quête de 8 titres olympiques, peuvent espérer une pluie de médailles et de records du monde dans le «Cube» olympique de Pékin.

Dès le 7 juillet, au lendemain des sélections olympiques, les 42 nageurs (21 hommes et femmes) avaient mis le cap sur Palo Alto, au sud de San Francisco, avant de rejoindre le 25 juillet Shanghaï. Un mois de stage en vase clos avant les JO.

Car malgré huit jours de compétition très relevée et neuf records du monde battus (8) ou égalé (1) à Omaha (Nebraska), les Américains n'étaient pas encore au sommet de leur préparation.

«Nos entraîneurs feront tout ce qu'il faut pour corriger les petites erreurs des sélections, avait alors affirmé le directeur technique national, Mark Schubert. Et même si nous avons nagé vite, je pense que nous avons le potentiel pour aller encore plus vite.»

Voilà qui promet pour la nation N.1 des bassins depuis 1960, à l'exception de 1980 (boycott) et de 1988 (battue par les Wundermadchen de l'Allemagne de l'Est).

A Athènes, les États-Unis avaient amassé 28 médailles dont 12 titres sur 32 épreuves. Six de ses titres avaient été le fait d'un homme: Phelps.

Phelps pour l'histoire

La quête chinoise du «kid de Baltimore» est encore plus folle. Avec cinq épreuves individuelles (200 m libre, 100 et 200 m papillon et 200 et 400 m 4 nages) et les trois relais, Phelps prétend objectivement au record absolu de médailles d'or remportées par le même athlète lors des mêmes JO (7) et ainsi évincer son compatriote Mark Spitz, héros des JO-1972 à Munich.

Son entraîneur Bob Bowman a expliqué sans fanfaronner que le jeune homme de 23 ans n'était pas encore au top au Nebraska, malgré deux records du monde.

Même éclipsés par Phelps, d'autres «US boys» brilleront dans le «Cube».

Aaron Peirsol tente de rééditer ses succès d'Athènes (100 et 200 m dos). Ian Crocker (100 m papillon) et Ryan Lochte (200 m dos, 200 m 4 nages et 400 m 4 nages) sont, eux, les plus grands rivaux de Phelps.

Le seul leader qui manque -partiellement- à l'appel est Brendan Hansen. Le spécialiste de la brasse a étonnamment raté sa sélection sur 200 m et devra se contenter du 100 m. Mais il ne partait pas forcément favori face au Japonais Kosuke Kitajima.

Dames en retrait

Le relatif point faible des Américains est le sprint. Garrett Weber-Gale (50 m et 100 m libre), Jason Lezak (100 m) et Ben Wildman-Tobriner (champion du monde du 50 m) ne possèdent a priori pas la marge de leurs petits camarades.

Les dames, de l'aveu même de leur entraîneur Jack Bauerle, devraient moins dominer la planète que leurs homologues masculins.

La plus attendue est évidemment la «Phelps au féminin»: Katie Hoff.

Comme «Mickey», la nageuse de 19 ans aura un programme bien chargé avec six épreuves (200 et 400 m 4 nages, 200, 400 et 800 m libre, et le relais 4x200 m libre) et des chances de médailles partout.

La polyvalente et pétillante Natalie Coughlin essaiera de conserver son titre sur 100 m dos, tout en tentant sa chance sur le 100 m libre et le 200 m 4 nages. Et Amanda Beard arrive avec l'étiquette de championne olympique du 200 m brasse.

Enfin l'attraction est évidemment la doyenne de la sélection Dara Torres.

A 41 ans, la mère de la petite Tessa participe au 50 m libre et au relais 4x100 m avec de bonnes chances de titre... 24 ans après son premier, à Los Angeles, en 1984. Phelps et Hoff n'étaient même pas nés.