(Montréal) Les patients victimes d’un accident vasculaire cérébral semblent maximiser leurs chances d’une récupération optimale s’ils s’activent physiquement après leur AVC, porte à croire une étude réalisée auprès de quelque 1500 patients répartis dans 35 hôpitaux suédois.

Plus concrètement, les chercheurs ont constaté que quatre heures d’activité physique par semaine doublaient les chances d’une bonne récupération six mois après l’AVC.

Le but premier de l’étude était de mesurer le niveau d’activité physique des patients après leur AVC. Les sujets ont donc été regroupés en fonction de leur niveau d’activité physique après leur accident vasculaire cérébral.

Ce n’est que par la suite que les chercheurs ont décidé de vérifier si un niveau d’activité physique était associé à une meilleure récupération qu’un autre, a souligné le docteur Gregory Jacquin, un neurologue spécialisé en AVC au CHUM.

« Et effectivement, sans surprise, les gens qui font davantage d’activité physique à la suite de l’AVC ont un meilleur devenir à long terme », a-t-il résumé.

Les auteurs de l’étude ont souligné par voie de communiqué que « l’activité physique reprogramme de manière positive aussi bien le cerveau que le corps après un AVC ». L’activité physique, précisent-ils, améliore la récupération de l’organisme au niveau cellulaire, accentue la force musculaire, améliore le bien-être, et réduit le risque de chutes, de dépression et de maladie cardiovasculaire.

Le groupe des patients actifs physiquement est assez différent de l’autre, a fait remarquer le docteur Jacquin : les patients qui le composent sont plus jeunes ; ils ont moins de conséquences à long terme de leur AVC ; ils ont moins de problèmes cognitifs ; ils ont moins de comorbidités médicales comme les maladies coronariennes, l’hypertension et le diabète ; et ils prennent moins de médicaments.

« Ils sont généralement plus en forme, probablement même de base avant l’AVC, a dit le docteur Jacquin. C’étaient des gens qui étaient physiquement un peu plus en forme, ce qui fait que ce n’est pas surprenant finalement de voir que c’est ce groupe-là qui se détache. »

Les bienfaits de l’activité physique constatés après l’AVC pourraient donc découler du fait que les patients étaient déjà plus actifs physiquement, et donc en meilleure forme, au moment de leur accident. On ne peut pas le savoir avec certitude, puisque les chercheurs suédois n’ont pas vérifié le niveau d’activité physique avant l’AVC, « mais je pense que c’est une conclusion qui est tout à fait adéquate », a dit le docteur Jacquin.

Dans un même ordre d’idées, on pourrait aussi supposer que les patients qui sont demeurés sédentaires après leur AVC, et dont l’issue a été moins favorable, étaient probablement aussi sédentaires avant d’être terrassés par la maladie.

« Il est raisonnable de penser, suite à ces résultats-là, que d’avoir un niveau d’activité physique plus important par la suite va mener à une meilleure issue, a répété le spécialiste. Ça, je pense que c’est tout à fait adéquat. »

Il ne faudrait toutefois pas en conclure que les patients qui étaient sédentaires avant leur AVC n’ont rien à gagner à s’activer physiquement par la suite, bien au contraire : comme c’est le cas avec plusieurs autres problèmes de santé, comme la maladie cardiaque ou le cancer, il n’est jamais trop tard pour bien faire, assurent les experts.

Mais motiver les patients victimes d’un AVC à bouger un peu plus est un « combat quotidien », a admis le docteur Jacquin, d’autant plus que la maladie pourra s’accompagner de symptômes dépressifs.

Le défi pour le personnel soignant, a-t-il dit, est de déterminer la bonne « dose » d’activité physique pour le patient, puisque des études antérieures ont démontré qu’un niveau d’activité physique trop élevé après un AVC peut avoir des effets délétères.

Les conclusions de l’étude suédoise ont été publiées par le journal médical JAMA Network Open.