La Journée mondiale des abeilles a lieu samedi et c’est l’occasion de rappeler à quel point elles sont indispensables à la santé des écosystèmes et à la sécurité alimentaire. La maison française Guerlain, qui a fait de l’abeille le symbole de son engagement pour l’environnement, était de passage au Québec pour nouer des partenariats en ce sens.

Cécile Lochard, directrice du développement durable chez Guerlain, a visité l’entreprise Miels d’Anicet dans les Hautes-Laurentides, où elle a organisé une école d’abeilles (Bee School) afin de sensibiliser les gens à l’importance du rôle essentiel des abeilles pollinisatrices qui contribuent directement à la sécurité alimentaire.

« Anne-Virginie Schmidt, des Miels d’Anicet, est une formidable porte-parole de la préservation de l’abeille. Les abeilles sont menacées en raison de la pollution de l’air et des pesticides. L’abeille est en danger, il est donc crucial d’en parler et de faire de la pédagogie », pense Cécile Lochard, qui a été impressionnée par sa visite à l’Insectarium de Montréal. « Vous avez un lieu incroyable qui fait vivre une expérience de connaissance et d’amour des insectes, avec des vertus pédagogiques. C’est extraordinaire », s’exclame-t-elle.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM DE NATIONAL GEOGRAPHIC

Angelina Jolie a posé pour National Geographic

Cécile Lochard a travaillé pendant quelques années pour l’organisation non gouvernementale WWF, le Fonds mondial pour la nature. Elle sait à quel point il est important de s’associer avec des partenaires locaux, sur le terrain. Avec l’UNESCO, Guerlain a lancé Des femmes pour les abeilles, un programme d’entrepreneuriat apicole qui soutient l’indépendance financière des femmes. Angelina Jolie est la marraine du programme et elle est allée au Cambodge pour rencontrer les femmes et les encourager à devenir apicultrices. D’ici 2025, 2500 ruches seront installées dans 25 réserves de biosphère de l’UNESCO et 50 femmes auront été formées et encouragées à créer leur exploitation apicole. « Une colonie, c’est entre 20 000 et 50 000 abeilles dans une ruche. On forme les femmes à l’apiculture en leur fournissant les premières ruches pour s’installer », explique-t-elle.

L’abeille, emblème de Guerlain depuis 1853

L’abeille est l’emblème de Guerlain depuis 170 ans. Lors du mariage de l’empereur Napoléon III avec l’impératrice Eugénie le 30 janvier 1853, Pierre-François-Pascal Guerlain offre à l’impératrice l’Eau de Cologne Impériale dans le flacon aux Abeilles orné de 69 abeilles dorées.

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE GUERLAIN

L’abeille est l’emblème de Guerlain depuis 170 ans.

Il était donc naturel que Guerlain fasse de l’abeille son engagement pour l’environnement. « On a la chance d’avoir cet emblème qui est un symbole de régénération. C’est en découvrant le miel pour ses vertus cicatrisantes sur la peau (soins Abeille Royale) qu’on s’est intéressés à l’abeille noire de l’île d’Ouessant, au large des côtes de la Bretagne. »

Une conservation de cette espèce était nécessaire. On est devenus partenaires et ça a donné lieu à d’autres projets sur la préservation de l’abeille.

Cécile Lochard, directrice du développement durable chez Guerlain

Le monde du luxe et le développement durable sont-ils compatibles, puisque le luxe a longtemps vécu dans le culte du secret, loin de la transparence ? « En effet, le culte du secret est très enraciné dans le monde du luxe, mais c’est en train de changer, car les clients demandent de la transparence et de la traçabilité. On ouvre de plus en plus les ateliers et les coulisses du luxe, car on peut faire rêver en ouvrant ses livres et démontrer son savoir-faire local. On montre nos cueilleurs, cultivateurs et fermiers, les mains qui cueillent la fleur d’oranger, qui coupent le vétiver. On ne l’aurait pas montré il y a quelques années. Cette authenticité est devenue une composante du luxe. C’est plus facile pour nous, car on a ce lien avec la nature, mais il reste que le développent durable commence aussi à faire rêver, car c’est le mode de vie aujourd’hui », estime Cécile Lochard, aussi coautrice du livre Luxe et développement durable, la nouvelle alliance.