Il s’agence avec tout. Un jean, une jupe, un short, et il est toujours chic. Au bureau ou le week-end, on le porte sans effort. Fluide, texturé ou imprimé, le blazer fait de l’effet et constitue un essentiel de la garde-robe.
Laurence Bareil, fondatrice de VerySmart.ca et autrice de La bible du shopping intelligent, avoue d’emblée qu’elle adore les blazers. Elle apporte toutefois une nuance, car le blazer, historiquement, était une veste qui n’était pas coordonnée avec le bas.
« C’est tellement facile à porter, quels que soient notre âge, notre taille, nos activités au quotidien, dit-elle. Ça donne tout de suite une belle allure et un style, en plus d’être confortable. »
La journaliste de mode et chargée de cours au collège LaSalle Lolitta Dandoy partage cet avis. « Il est partout ce printemps. Il n’a jamais vraiment disparu, mais on l’avait mis de côté pendant la pandémie. Là, on le porte à toutes les sauces, de toutes les couleurs, le blazer est habillé, décontracté, surdimensionné. Il y a aussi la robe-blazer qu’on voit beaucoup », constate-t-elle. Elle souligne que le blazer vient d’Angleterre et a longtemps été réservé aux hommes.
Les origines
Le blazer aurait deux origines. En 1837, lors de la visite de la reine Victoria sur le navire HMS Blazer, le capitaine a fait mettre pour l’occasion à ses matelots une veste croisée bleu marine avec des boutons dorés. Elle est devenue l’uniforme de la marine anglaise, d’où le nom de « blazer ». Son origine remonte aussi à l’équipe d’aviron du Saint John’s College de Cambridge qui, vers 1820, portait des vestes flamboyantes rouge et blanc.
« Le blazer a longtemps été associé à des sports élitistes comme le golf, le criquet, le tennis et l’aviron. Il était porté avec un écusson, emblème de l’équipe sportive, explique Lolitta Dandoy. Au début du XXe siècle, on le retrouve dans les universités prestigieuses comme Harvard, Cambridge, Yale, Princeton. Les hommes portaient le blazer avec l’écusson pour montrer leur symbole d’appartenance et le prestige de l’université où ils étudiaient. Le blazer s’est ensuite démocratisé dans les années 1950. »
Pour ce qui est des femmes, ce sont les suffragettes qui ont commencé à porter le blazer masculin.
Vers 1910, elles le portaient avec un objectif d’égalité. C’était un acte féministe.
Lolitta Dandoy, journaliste de mode et chargée de cours au collège LaSalle
« Pour ce qui est de la mode, c’est Gabrielle Chanel qui a lancé la veste de tweed en 1954 avec la création du tailleur-jupe, pour que les femmes soient à l’aise et puissent bouger. Plus tard, Karl Lagerfeld a modernisé la veste en tweed en l’associant avec un jean, un short ou une minijupe », poursuit Lolitta Dandoy.
En 1966, Yves Saint Laurent a été le premier à présenter le smoking pour femmes, puis le tailleur-pantalon. Le blazer est devenu, grâce à ce créateur, un essentiel de la garde-robe féminine. « Dans les années 1980, le power suit féminin, avec les épaulettes et le style Working Girl, comme dans le film, est très populaire », observe Lolitta Dandoy. Et ce style revient cette année.
Aujourd’hui, le blazer est cet indémodable qu’on porte avec tout, au quotidien. Long, court, étroit, en différentes matières. « On trouve des blazers de tous les styles, pour tous les goûts et les silhouettes. Pour l’été, le mélange de coton et de lin est très agréable à porter », souligne Laurence Bareil à la veille de la belle saison.