Plus du tiers des Canadiens ont des acouphènes, et les jeunes adultes étaient significativement plus susceptibles d'en souffrir, rapporte Statistique Canada qui offre cette piste de réponse : leurs appareils audio branchés à des écouteurs et la musique forte.

L'acouphène est la perception d'un bruit, comme un tintement ou un sifflement, en l'absence d'une source de son externe. Il est aussi appelé « bruit fantôme », et est considéré comme un problème de santé commun qui peut causer de la détresse.

Dans son étude dévoilée mercredi, l'organisme fédéral de statistiques calcule que 37 % des adultes canadiens, soit 9,2 millions de personnes, ont eu des acouphènes lors de l'année précédant la cueillette de données. Celle-ci a été réalisée de 2012 à 2015.

Mais il note des différences selon le groupe d'âge : les jeunes adultes de 19 à 29 ans étaient plus susceptibles d'avoir présenté des acouphènes au cours de l'année précédente (46 %) que les personnes âgées de 30 à 49 ans (33 %) et celles âgées de 50 à 79 ans (35 %).

Cela peut s'expliquer par le fait que les jeunes adultes étaient plus susceptibles d'utiliser des appareils audio branchés à un casque d'écoute ou à des écouteurs (80 %), par rapport à 53 % des personnes de 30 à 49 ans et à 28 % des personnes de 50 à 79 ans. Ils étaient aussi plus susceptibles de les utiliser, en moyenne, à un volume plus élevé pendant un plus grand nombre d'heures par semaine, deux facteurs de risque d'acouphène, est-il écrit dans le rapport.

En plus de l'utilisation de dispositifs audio, la plus jeune cohorte était plus susceptible que les autres d'être exposée au travail, à l'école ou pendant les loisirs à une musique forte et amplifiée que l'on entend dans les concerts et les boîtes de nuit, par exemple.

Ces acouphènes ont des répercussions sur le sommeil, la concentration ou l'humeur. Leur gravité peut varier et aller d'un inconfort temporaire à un problème de santé chronique qui perturbe la vie d'une personne, souligne Statistique Canada.

L'acouphène était aussi associé à la santé mentale des personnes vivant avec ce problème. Les personnes ayant des acouphènes incommodants (17 %) ou non incommodants (10 %) étaient plus susceptibles de déclarer avoir une santé mentale passable ou mauvaise par rapport aux personnes n'en ayant pas (6 %).

Le sommeil n'était jamais réparateur ou l'était rarement pour 30 % des personnes présentant des acouphènes incommodants.

« Même s'il n'existe aucun remède pour l'acouphène, de nombreux protocoles de gestion des symptômes se sont avérés efficaces pour réduire les effets négatifs de l'acouphène et améliorer la qualité de vie en général », est-il rapporté dans l'étude.

Celle-ci est fondée sur un échantillon de 6571 répondants (3250 hommes et 3321 femmes) âgés de 19 à 79 ans qui ont pris part à l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé.