Les liens entre les maladies du coeur, l'AVC et les déficits cognitifs d'origine vasculaire sont beaucoup plus étroits qu'on ne le croyait auparavant, prévient un nouveau bulletin de Coeur + AVC.

L'organisme ajoute que son « analyse inédite des hospitalisations au cours de la dernière décennie révèle que les personnes atteintes d'une maladie vasculaire sont considérablement plus susceptibles d'en développer d'autres - si ce n'est pas déjà le cas - pouvant entraîner une réhospitalisation, voire la mort ».

Le chef de la direction national de Coeur + AVC, Yves Savoie, affirme que « la découverte la plus surprenante est que les personnes avec une maladie du coeur présentent un risque très accru de souffrir d'une dégénérescence cognitive - et possiblement de démence - à cause d'une maladie vasculaire sous-jacente ».

Les déficits cognitifs d'origine vasculaire sont une dégénérescence cognitive causée par une anomalie dans les petits vaisseaux sanguins du cerveau. Leur sévérité peut être moindre, affectant la concentration et la capacité de raisonnement, ou accrue. On parle alors de démence, la forme la plus grave de déficit cognitif d'origine vasculaire.

Le bulletin révèle entre autres que les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque sont 2,6 fois plus sujettes à souffrir d'un déficit cognitif d'origine vasculaire ; que les personnes atteintes de fibrillation auriculaire (FA) sont 1,4 fois plus susceptibles de souffrir d'un tel déficit ; et que chez les personnes qui ont une récidive d'accident vasculaire cérébral (AVC), 30 % sont susceptibles de développer un déficit cognitif d'origine vasculaire.

Coeur + AVC a effectué une revue de la littérature scientifique et répertorié les liens entre les maladies du coeur, l'AVC et les déficits cognitifs d'origine vasculaire. La fondation a effectué une analyse complète des hospitalisations pour ces affections au Canada de 2007 à 2017.

De toutes les hospitalisations recensées au pays entre 2007 et 2017, 2,6 millions sont liées à une maladie du coeur, un AVC ou un déficit cognitif d'origine vasculaire. De ces personnes, 40 % ont été réhospitalisées au moins une fois pour un épisode connexe, qui aurait pu être évité ou pris en charge si le patient avait changé son mode de vie ou obtenu un traitement plus tôt. Au lieu de cela, plusieurs de ces cas ont dégénéré en maladies graves et en urgences médicales.

La situation est encore pire chez les femmes que chez les hommes.

Coeur + AVC estime que « la solution réside dans les changements systémiques. Même si le coeur et le cerveau sont reliés par le système vasculaire, le système de soins de santé les traite séparément. Nous devons d'abord sensibiliser les gens aux liens entre ces affections, tant le public que les professionnels du système de santé. Une partie de la solution consiste à repenser le système ».