Un laboratoire américain a mis au point une analyse de multiples protéines dans le sang permettant de distinguer dans plus de 90% des cas entre un nodule bénin et cancéreux du poumon, selon les résultats d'une petite étude publiée mercredi.

Cette technique, mise au point par le laboratoire Indi (Integrated Diagnostics), s'appuie entre autres sur la bioinformatique, qui permet d'analyser simultanément des millions de combinaisons de 371 marqueurs de cancer potentiel du poumon.

Quand ce groupe de protéines est détecté, leur concentration permet d'identifier si une petite lésion du poumon (jusqu'à trois centimètres) est bénigne ou non dans plus de 90% des cas.

Ces chercheurs ont analysé des échantillons de plasma sanguin qui provenaient de 143 patients avec un nodule bénin ou une tumeur aux premiers stades de développement encore traitable, expliquent-ils dans leurs travaux parus dans la revue Science Translational Medicine.

«Cette étude suggère que cette technologie est capable de détecter la signature moléculaire du cancer du poumon en mesurant la présence de multiples protéines dans le sang d'un patient», relève Paul Kearney le responsable scientifique de Indi et principal auteur de l'étude.

Ces protéines sont liées à plusieurs mécanismes de développement du cancer, comme la croissance et la prolifération des cellules, l'inflammation des poumons et l'oxydation cellulaire.

«Les médecins traitants ont souvent le plus grand mal à décider de la marche à suivre après avoir découvert un nodule dans un poumon d'un patient vu la difficulté de savoir si cette lésion présente ou pas un risque d'être cancéreux», note le pneumologue Kenneth Fang, responsable de la division médicale de Indi, et un des principaux co-auteurs de l'étude.

«Étant donné que les cancérologues recourent fréquemment à une biopsie ou à une intervention chirurgicale qui comportent des risques pour déterminer la nature de la lésion, il y a un besoin de diagnostic permettant d'éviter ces procédures», souligne-t-il. «Ces travaux ne sont qu'un début, mais les principes sur lesquels repose cette technologie de diagnostic devraient pouvoir être appliqués à d'autres cancers et pathologies», selon le Dr Fang.

Une version du test sera disponible commercialement à la fin de cette année, a indiqué un porte-parole de la société Indi, située à Seattle (État de Washington, nord-ouest). Mais il n'a donné aucune indication sur son prix.