Le risque d'avoir une crise cardiaque ou une attaque cérébrale s'accroît nettement avec la disparition d'un être cher et diminue durant les quatre semaines après le décès de cette personne, indique une étude publiée lundi aux États-Unis.

Cette recherche menée auprès de 1985 adultes ayant survécu à une attaque cardiaque montre qu'après le décès d'une personne proche, le risque d'accident cardio-vasculaire est 21 fois plus élevé que la normale le premier jour suivant la mauvaise nouvelle et reste près de six fois plus grand la première semaine.

Ensuite, ce risque continue à nettement diminuer au cours du mois.

«Le personnel soignant et les médecins ainsi que les personnes en deuil elles-mêmes doivent savoir qu'elles courent un plus grand danger de crise cardiaque dans les premiers jours et semaines après avoir appris le décès d'un être cher», explique le Dr Murray Mittleman, un cardiologue et épidémiologiste à la faculté de médecine de Harvard (Massachusetts, nord-est), un des principaux auteurs de cette communication.

Les auteurs de cette étude ont calculé que le risque d'attaque cardiaque augmentait fortement durant la première semaine de la mort d'un proche allant de un pour 320 personnes chez les sujets ayant un coeur fragile à un pour 1394 chez ceux qui sont les moins vulnérables.

Cette étude est la première à se concentrer sur les dangers d'attaque cardiaque durant les quelques premiers jours consécutifs au décès d'un proche, indiquent les auteurs de ces travaux publiés dans la revue Circulation, le journal de l'American Heart Association.

Les veuves ont un plus grand risque de mourir de crises cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) comptant respectivement jusqu'à 53% des décès, selon cette étude.

Pour cette étude, les auteurs ont examiné les statistiques et interviewé des patients hospitalisés à la suite d'une crise cardiaque ou d'un AVC confirmés de 1989 à 1994.

Ces chercheurs notent que les personnes affectées par le décès d'un proche connaissent un stress physiologique qui provoque souvent une accélération du rythme cardiaque, fait monter la tension artérielle et accroît le risque de caillots sanguins.

En outre, au début de la période de deuil, les personnes dorment souvent moins, ont peu d'appétit et voient leur niveau de cortisol grimper. Cette hormone agit sur la régulation du métabolisme des graisses et les cycles circadiens.

Une étude menée par des chercheurs de la faculté de médecine de Johns Hopkins à Baltimore, publiée dans le New England Journal of Medicine, avait été la première en 2005 a montrer que le syndrome du coeur brisé n'était pas qu'une image poétique.

Elle révélait des effets physiologiques majeurs sur le coeur résultant d'une émotion forte.

Selon cette étude ce syndrome frappe surtout les femmes.

Toutes ces personnes ont eu un rétablissement complet après quelques jours et sans aucune séquelle, avaient précisé ces chercheurs. «Nous ne savons pas exactement comment un important stress émotionnel peut affecter les fonctions cardiaques mais toutes les personnes frappées par ce syndrome avaient un niveau très élevé de sécrétions et d'hormones, comme l'adrénaline, liées au stress ce qui auraient pu temporairement affecter leurs fonctions cardiaques», expliquaient-ils.