Des chercheurs français ont réussi à créer les premières lignées de cellules bêta pancréatiques humaines fonctionnelles, capables de produire de l'insuline, ouvrant ainsi de nouvelles pistes thérapeutiques pour le diabète.



Ces travaux dirigés par Raphaël Scharfmann de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en collaboration avec Philippe Ravassard (CNRS, Paris) sont publiés dans la revue spécialisée The Journal of Clinical Investigation.

Les cellules bêta du pancréas, qui permettent de réguler le taux de sucre dans l'organisme, sont défectueuses dans le diabète qui affecte 3 millions de personnes en France et près de 350 millions d'adultes dans le monde.

La destruction des cellules bêta productrices d'insuline conduit au diabète de type 1 tandis que la perturbation de leur fonctionnement entraîne la forme la plus courante de la maladie, le diabète de type 2.

Greffées à une souris diabétique, les cellules ainsi obtenues ont parfaitement restauré le contrôle de la glycémie (niveau de sucre dans le sang), indique Philippe Ravassard.

Grâce à cette découverte, de nombreuses équipes vont pouvoir tenter de mieux connaître les propriétés et les défectuosités de ces cellules.

Elles permettront également de rechercher de nouvelles molécules ou être utilisées comme modèles précliniques pour tester des thérapies cellulaires du diabète.

Bien qu'il reste encore quelques étapes à franchir avant de pouvoir faire de ces cellules un véritable traitement pour les diabétiques, ces travaux représentent une base solide pour de nouvelles approches thérapeutiques des diabètes, selon les chercheurs.

EndoCells, l'entreprise née de cette collaboration scientifique, a permis la production de ces cellules attendues par les chercheurs du monde entier depuis près de 30 ans, note l'Inserm.

Pour générer ces lignées stables de cellules bêta, les chercheurs ont recouru à un protocole complexe réalisé à partir d'un fragment de pancréas foetal, avec notamment le transfert d'un gène «immortalisant» qui a assuré un avantage sélectif à cette variété de cellules du pancréas pour qu'elles se multiplient sans fin.