L'hypertension artérielle pourrait être provoquée par un virus très commun, selon une étude réalisée par des médecins chinois susceptible d'avoir des implications pour des centaines de millions de patients dans le monde, a annoncé lundi l'un des chercheurs.

Une équipe du centre de cardiologie de l'hôpital de Chaoyang, à Pékin, a annoncé avoir fait, pour la première fois, le lien entre le cytomégalovirus (CMV) et la forme la plus commune d'hypertension.

Le virus CMV est responsable d'infections chez la plupart des humains à un moment de leur vie, mais sans symptômes et passe donc le plus souvent inaperçu. Il se transmet par les sécrétions corporelles.

L'un des auteurs de l'étude, Yang Xinchun, a expliqué à l'AFP que cette découverte pourrait conduire à terme à la mise au point d'un vaccin qui permettrait d'empêcher la survenue d'hypertension.

«Si nous parvenons à établir avec certitude la relation» entre le virus et l'hypertension artérielle, nous pourrons avoir des vaccins et des remèdes contre l'hypertension», a expliqué le Dr Yang, chef du centre de cardiologique.

Il a précisé toutefois que la recherche n'en était qu'à un stade préliminaire et qu'il serait prématuré d'avancer une date pour la sortie d'un vaccin.

«C'est la première fois que quelqu'un réussit à établir cette relation (...) donc nous devons faire plus d'essais avec des échantillons plus larges de patients», a ajouté le Dr Yang.

Cette découverte pourrait avoir un énorme impact sur la maladie dans le monde alors que, selon l'Organisation mondiale de la santé, un milliard de personnes souffrent d'hypertension, dont plus de 200 millions de Chinois.

La grande majorité souffre d'«hypertension essentielle» dont la cause n'est pas connue, mais qui est souvent associée à des facteurs génétiques et à une mauvaise hygiène de vie et est aggravée par l'âge. Elle joue un rôle important dans les accidents cardiaques ou vasculaires cérébraux.

Et c'est cette forme d'hypertension qui, selon les auteurs de l'étude, serait liée au virus CMV.

Les conclusions de l'étude ont été publiées dans la revue médicale américaine Circulation, dont l'un des anciens responsables a mis en ligne des commentaires sur le site de l'hôpital de Chaoyang.