Une étude rendue publique mardi met en lumière les risques associés à l'utilisation de l'Avastin, un populaire médicament anticancer, et laisse entendre que le risque de succomber à ses effets secondaires est plus élevé que le risque de décès associé à la chimiothérapie seule.

Les pires effets secondaires du médicament - des hémorragies sévères, des perforations de l'intestion et des problèmes de cicatrisation - sont déjà bien connus. La nouvelle analyse, qui regroupe seize études et plus de 10 000 patients, quantifie maintenant le risque de décès et clarifie la situation pour différents types de cancers.

L'Avastin a tout d'abord été approuvé en 2004 pour le traitement des stades avancés du cancer de la prostate. Son utilisation a ensuite été approuvée pour le traitement des cancers du sein, des reins et du poumon. L'autorisation pour le cancer du sein a toutefois été retirée en décembre.

Le traitement coûte 10 000 $ US par mois. L'Avastin est le premier médicament a avoir été conçu pour freiner la croissance des tumeurs en bloquant le développement de nouveaux vaisseaux sanguins. Il fonctionne différemment de la chimiothérapie et ne cause pas de nausées ou de perte de cheveux.

Des experts croient que cela pourrait avoir incité certains médecins à manquer de prudence dans son utilisation. Selon la nouvelle étude, 2,5 pour cent des patients ayant pris de l'Avastin sont morts de saignements et d'autres effets secondaires qui auraient été causés par le médicament. Les effets secondaires mortels étaient 1,5 fois plus fréquent chez les patients prenant de l'Avastin que chez ceux traités seulement en chimiothérapie.

Au total, les chercheurs ont recensé 148 décès parmi 5589 patients prenant de l'Avastin, et 72 décès parmi 4628 patients traités en chimiothérapie.

Les chercheurs croient que l'Avastin, en plus de bloquer le développement des nouveaux vaisseaux sanguins qui nourrissent la tumeur, pourrait aussi interférer avec la capacité de l'organisme à construire de nouveaux vaisseaux pour se guérir et demeurer en santé.