Avoir une faible poignée de main augmente le risque de mourir précocement, selon une étude britannique. Une démarche lente est encore plus fortement associée à une mortalité précoce.

«Mettre plus de temps que la moyenne à se relever quand on est assis, marcher lentement et avoir peu de force dans les mains sont des indices qui annoncent souvent des problèmes ultérieurs», explique Rachel Cooper, épidémiologiste du Collège universitaire de Londres qui publie ses travaux dans le British Medical Journal. «Cela ne veut pas nécessairement dire qu'on est déjà malade. Parfois cela indique une faiblesse générale qui rendra les gens plus vulnérables aux accidents ou aux maladies.»

Pour chacun de ces trois facteurs, Mme Cooper a divisé les patients -provenant d'une quarantaine d'études semblables- en quatre groupes. Elle a ensuite comparé les quartiles extrêmes. Pour la force de la main, le risque de mourir augmentait de 67% durant la dizaine d'années de suivi. Pour la démarche, le risque triplait et pour le relèvement à partir d'une chaise, il doublait. Le risque était légèrement supérieur pour les hommes que pour les femmes.

«Techniquement, on ne peut pas mesurer la force des mains avec la poignée de main, parce que des questions de politesse empêchent parfois d'utiliser sa pleine puissance, indique Mme Cooper. Mais ce qui est intéressant, c'est que les études sur la force des mains ont été faites avec des hommes plus jeunes, dès la quarantaine. On peut donc se servir de cette mesure pour le suivi médical très tôt. D'ailleurs, les quelques études qui avaient une période de suivi brève, de moins de cinq ans, mesuraient un risque encore plus élevé de mortalité chez les personnes ayant moins de force dans les mains.»

Pourquoi avoir choisi ces trois tâches en particulier? «Ce sont des tests qui peuvent facilement être ajoutés à une visite médicale de routine, dit Mme Cooper. Ce n'est pas beaucoup plus compliqué que prendre la pression et le poids ou écouter les poumons. Les médecins de famille ont besoin de données qui permettent de mieux évaluer les capacités physiques de leurs patients, pour détecter tout changement anormal qui pourrait révéler une maladie sous-jacente ou pour les conseiller de faire plus de sport. Ils ne basent leurs décisions actuellement que sur le poids, la tension et le rythme cardiaque, ce n'est pas suffisant.»