Un nouveau traitement expérimental a permis de protéger des singes exposés au virus Ebola, responsable d'une redoutable fièvre hémorragique, selon une étude américaine publiée dimanche par la revue Nature Medicine.

Au vu de ces résultats, la FDA (administration sanitaire américaine) a donné son feu vert pour de premiers essais limités sur l'homme.

Cette thérapeutique repose sur des molécules «antisens» fournies par la société américaine AVI BioPharma.

Il n'existe actuellement sur le marché ni vaccin ni traitement contre les virus Ebola ou contre un virus proche, celui de Marburg.

Sina Bavari (USAMRIID-Institut de recherche sur les maladies infectieuses de l'armée américaine, Fort Detrick, Maryland, Etats-Unis) et ses collègues  montrent que des injections de molécules, dénommées «PMOs»(oligomères phosphorodiamidate morpholino) et dirigées contre des gènes de ces virus, peuvent empêcher ces animaux de mourir de l'infection.

Les molécules «PMOs» , administrées à doses variables, 30 à 60 minutes après l'infection ont protégé plus de 60% des singes rhésus contre le virus Zaïre Ebola (ZEBOV) et 100% des macaques («cynomolgus») contre le virus de Marburg (MARV).

Les agents PMOs, bien tolérés et stables, peuvent être synthétisés rapidement. Autant de propriétés favorables à de futurs développements en médecine humaine contre les filovirus (fièvres hémorragiques) mais aussi contre d'autres virus émergents, tel le H5N1 (grippe aviaire), comme l'ont montré d'autres travaux.

Les premiers cas de Marburg observés en 1967, en Allemagne et en Yougoslavie, étaient associés à des laboratoires travaillant sur des singes verts importés d'Ouganda.

La souche Zaïre du virus Ebola peut tuer jusqu'à 80 à 90% des malades. Le premier cas d'Ebola a été décelé en 1976 au Zaïre, actuelle République démocratique du Congo (RDC).

Depuis, environ 1850 cas ont été documentés, pour plus de 1200 décès, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Une autre équipe américaine, en collaboration avec le Pentagone, avait testé avec succès sur des singes une méthode différente à base de particules de matériel génétique (petits ARN interférents) pour empêcher la multiplication virale.

Le Pentagone finance également des recherches sur les vaccins contre Ebola et des virus apparentés inscrits sur la liste des agents pathogènes potentiellement utilisables par des bioterroristes.