Une molécule impliquée dans le développement des métastases de cancer de la peau pourrait servir au développement de tests de surveillance de l'évolution de la maladie et ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques, selon des travaux français.

Face à l'accroissement constant du nombre de cancers de la peau, de nombreuses campagnes de prévention mettent l'accent sur les dangers du soleil et les moyens de s'en prémunir.

Le mélanome cutané représente environ 4% des cancers de la peau, mais il est responsable de 80% des décès liés à un cancer dermatologique notamment à cause de sa propension à évoluer rapidement au stade des métastases.

L'équipe de chercheurs dirigée par Alain Mauviel (Institut Curie-Inserm, Paris) vient de découvrir un mécanisme moléculaire impliqué dans la capacité de dissémination des métastases du mélanome cutané.

Leurs travaux sont publiés dans le numéro d'août du mensuel américain, le Journal of the National Cancer Institute (JNCI).

En 2010, plus de 8255 nouveaux cas de mélanome ont été diagnostiqués en France dont 53% chez les femmes, selon l'Institut de Veille Sanitaire (InVS).

L'exposition aux rayons ultraviolets est la principale cause de cancer de la peau. A chaque exposition, les rayons altèrent les cellules de la peau, qui disposent de mécanismes de réparation des dommages subis.

Mais cette capacité naturelle de réparation n'est pas inépuisable : en cas d'expositions brutales et répétées, la peau ne parvient plus à se défendre contre les dégâts causés. Des altérations dans l'ADN peuvent alors se produire et favoriser la survenue du cancer.

Les chercheurs se sont intéressés au rôle d'une protéine, un facteur de transcription «GLI2», au cours de la progression du mélanome, à l'aide notamment d'expériences sur des rongeurs.

Ils ont montré que GLI2 est directement impliqué dans la perte de synthèse de molécules permettant aux cellules d'adhérer étroitement les unes aux autres («molécules d'adhésion»). De ce fait, la protéine GLI2 favorise le potentiel invasif des cellules de mélanome et participe à leur capacité à migrer dans l'organisme et à former ainsi des métastases osseuses.

Dans les tumeurs humaines les plus agressives et les métastases, les niveaux de cette protéine sont plus importants.

L'utilisation de la protéine GLI2 comme marqueur de la progression de la maladie dans un but pronostic ou thérapeutique est en cours de validation, de même que son utilisation comme cible thérapeutique spécifique, indiquent les chercheurs.