La NASA a pris des photos sans précédent des ondes de choc provoquées par deux avions supersoniques, dans le cadre de ses recherches sur la mise au point d'avions capables de franchir le mur du son sans produire de « bang sonique ».

Lorsqu'un avion dépasse la vitesse du son (environ 1225 kilomètres/heure), il crée des ondes de choc. La pression de l'air est très soudainement modifiée, ce qui se traduit par un « bang » caractéristique.

Partis du Neil A. Armstrong Flight Research Center, un centre de recherches situé dans le désert de Mojave en Californie, deux pilotes aux commandes de deux avions supersoniques T-38 ont volé à seulement neuf mètres l'un de l'autre.

Un troisième avion avait pour mission de photographier les ondes de choc créées par les deux avions supersoniques passant presque côte à côte le mur du son, à l'aide d'équipements de pointe, a expliqué l'agence spatiale américaine, qui a diffusé le 5 mars ces images, prises en décembre 2018 selon un porte-parole.

Avec des avions positionnés l'un derrière l'autre, avec un léger décalage, « les ondes de choc ont une forme différente », explique dans un article sur le site internet de la NASA Neal Smith, d'AerospaceComputing Inc, une société d'ingénierie qui travaille avec l'agence américaine. « Ces données vont vraiment nous aider à mieux comprendre comment ces chocs interagissent ».

Les « bangs soniques » génèrent des nuisances importantes : non seulement ils peuvent effrayer les personnes au sol, mais également causer des dommages, comme des bris de vitres.

Pouvoir prendre des images aussi détaillées des ondes de choc est « crucial » pour la mise au point du X-59 de la NASA, explique l'agence. Cet avion expérimental supersonique, espère-t-elle, sera capable de franchir le mur du son en produisant un simple grondement.

Une telle avancée pourrait conduire à l'assouplissement des restrictions de vol et au retour des avions supersoniques commerciaux, une première depuis le retrait du Concorde en 2003. Certains pays et certaines villes avaient interdit à l'avion de ligne franco-britannique d'entrer dans leur espace aérien justement en raison de ses bangs supersoniques.