L'Observatoire européen austral (ESO) a croqué un « moment éphémère ». Il s'agit d'une nébuleuse qui a duré seulement 10 000 ans.

« C'est un clignement d'yeux à l'échelle astronomique », expliquent les chercheurs de l'ESO dans un communiqué.

Formée lors de l'explosion d'une étoile géante rouge en fin de vie, cette nébuleuse planétaire est un immense nuage de gaz formé par l'éjection de la couronne extérieure de l'étoile sous forme d'un vent solaire pulvérisant les planètes entourant l'étoile. Cette nébuleuse planétaire, située à 1400 années-lumière, a été découverte voilà 60 ans, mais c'est la première fois qu'on parvient à calculer l'espérance de vie d'un tel nuage de gaz.

Quand une étoile a brûlé tout l'hydrogène de son noyau, elle perd son intégrité structurelle et s'effondre sur elle-même. Paradoxalement, cet affaissement augmente la pression au milieu de l'étoile et la rallume, dans une explosion qui expulse du matériel stellaire. Cette poussière d'étoile est par la suite ionisée par les rayons ultraviolets très puissants émis par le noyau mis à nu de l'étoile, qui est maintenant dans la catégorie des sous-naines. Le gaz ionisé est appelé nébuleuse.

Le soleil connaîtra le même sort dans cinq milliards d'années, rappellent les chercheurs de l'ESO.

L'ESO est un projet européen regroupant une dizaine pays qui ensemble gèrent un parc de 20 télescopes de 2,2 à 8,2 mètres de diamètre sur trois sites au Chili, dans un désert rarement recouvert de nuages. Le premier télescope a été inauguré en 1964 et un télescope de 39 mètres, le Télescope géant européen (Extremely Large Telescope, ELT) est en construction pour une inauguration prévue en 2020.