Le président russe Vladimir Poutine a donné son accord à une version «ultra-lourde» de sa fusée de nouvelle génération Angara, d'une capacité de 120 à 150 tonnes, a annoncé mardi le vice-premier ministre Dmitri Rogozine.

«Aujourd'hui, nous pouvons dire que le président a donné son feu vert au début des travaux sur ce projet», a annoncé M. Rogozine, cité par l'agence de presse russe Interfax.

«Cela signifie qu'après avoir mis au point toute la série de fusées Angara - légère, moyenne, lourde -, nous réussirons à fabriquer des fusées d'une tout autre catégorie : non pas de sept, 15, 25 tonnes, mais de 120 à 150 tonnes», a-t-il lancé, précisant que ces fusées devraient voir le jour vers 2020.

La fusée Angara, présentée comme la première à avoir été mise au point par la Russie après la chute de l'Union soviétique, est censée remplacer le lanceur Proton, qui a subi des échecs ces dernières années. Elle a été lancée pour la première fois en juillet, peu après l'échec d'un premier essai fin juin.

Qualifiée par le premier ministre Dmitri Medvedev de fusée «d'importance stratégique», l'Angara doit aussi permettre à Moscou de réduire sa dépendance envers le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, pour des lancements de nature tant commerciale que militaire.

M. Rogozine a estimé que les rampes de lancement de ces fusées pourraient être construites, en Russie cette fois, grâce à des économies réalisées notamment en réduisant le nombre des systèmes de lancement pour les versions plus légères.

Le programme spatial russe est renommé pour avoir envoyé le premier homme dans l'espace en 1961 et demeure un sujet de fierté nationale.

Mais la Russie, dont les lanceurs Soyouz assurent par ailleurs sans faillir l'acheminement des équipages de la Station spatiale internationale, a connu une série de revers ces dernières années dans le domaine spatial.