L'Agence spatiale européenne a lancé jeudi Gaia, un satellite qui pourrait produire la carte en trois dimensions la plus détaillée jamais dessinée de la Voie lactée.

La mission pourrait aussi permettre de mieux comprendre l'évolution de notre galaxie.

Le satellite s'est envolé de la Guyane française un peu après 4h, heure de Montréal, à bord d'une fusée russe Soyouz.

Peu après le lancement, Gaia a déployé son écran solaire circulaire de 10 mètres de diamètre - un point tournant de la mission. Cet écran doit protéger les équipements des rayons du soleil tout en accumulant l'énergie solaire pour alimenter l'appareil.

Gaia devrait maintenant se placer en orbite à une altitude de 1,5 million de kilomètres, de l'autre côté de la Terre par rapport au Soleil. Une fois en place le mois prochain, le satellite suivra une trajectoire conçue pour qu'il tourne constamment le dos au Soleil.

À l'aide de ses deux téléscopes, Gaia étudiera la position, la distance, le mouvement, la composition chimique et la luminosité d'un milliard d'étoiles dans la galaxie, soit environ 1% des 100 milliards d'étoiles qui composent la Voie lactée. Ces données pourraient permettre aux chercheurs de mieux comprendre l'histoire et l'évolution de la Voie lactée.

Les scientifiques ont comparé la précision dont est capable Gaia à la mesure du diamètre d'un cheveu humain à 1000 kilomètres de distance.

Les instruments sophistiqués de Gaia lui permettront aussi de déceler les faibles oscillations qui témoignent de la présence d'une planète autour d'une étoile. Les chercheurs s'attendent également à découvrir des centaines de milliers d'astéroïdes et de comètes dont on ignore actuellement l'existence.

Gaia pourrait enfin permettre de vérifier une portion de la théorie de la relativité d'Albert Einstein, qui prédit des «creux» et des «déformations» de l'espace causés par la force gravitationnelle des étoiles et des planètes.

Le coût de la mission est épinglé à 1 milliard $ US. La durée de vie de Gaia est estimée à au moins cinq ans.