La NASA doit lancer lundi la sonde Maven pour éclaircir le mystère de la disparition dans l'espace d'une grande partie de l'atmosphère martienne, qui avait permis à la planète rouge d'être propice à la vie dans un lointain passé.

Maven («Mars Atmosphere and Volatile EvolutioN») sera mise en orbite autour de Mars pour analyser les couches de sa haute atmosphère et les interactions avec le Soleil et le vent solaire.

Le lancement de la sonde de 2,45 tonnes à bord d'une fusée Atlas V, du groupe United Launch Alliance, est prévu depuis la station de l'armée de l'Air américaine de Cap Canaveral en Floride, à 13h28 locales, au début d'une fenêtre de tir de deux heures.

Les dernières prévisions météorologiques dimanche donnaient 60% de conditions favorables au moment du tir, avec une dégradation du temps prévu les jours suivants.

La sonde mettra dix mois à atteindre sa destination pour une mission d'au moins un an. Si elle est lancée le 18 novembre, elle arrivera le 22 septembre 2014.

Mars a eu dans le passé une atmosphère plus dense, propice à la présence d'eau à sa surface. Mais lors d'un changement climatique important, la majeure partie de son atmosphère s'est échappée dans l'espace.

Mission de 671 millions de dollars

«Quand de l'eau liquide coulait en abondance sur Mars --comme le montrent de nombreux indices-- la planète devait avoir une atmosphère plus épaisse qui produisait des gaz à effet de serre lui permettant d'être plus chaude», a expliqué dimanche lors d'une conférence de presse Bruce Jakosky, planétologue de l'Université du Colorado (ouest), responsable scientifique de la mission.

«Nous voulons donc comprendre ce qui est arrivé, où sont passés l'eau et le CO2 qui formaient une atmosphère épaisse plus tôt dans l'histoire de la planète», a-t-il ajouté.

Avec Maven, «nous aurons une compréhension de l'histoire de Mars et de son potentiel pour la vie, de son habitabilité qui dépend surtout de l'histoire de l'eau et de son climat».

En analysant la dynamique actuelle de la haute atmosphère martienne, il sera possible de comprendre les changements survenus au fil du temps sur la planète et les effets qui en ont résulté, selon le scientifique.

Pour cette mission de 671 millions de dollars, la sonde Maven est équipée de huit instruments qui comptent au total neuf capteurs, dont un spectromètre de masse destiné à déterminer les structures moléculaires des gaz atmosphériques et le senseur SWEA (Solar Wind Electron Analyser), mis au point par l'Institut français de recherche en astrophysique et planétologie, qui analysera le vent solaire dans la magnétosphère de Mars.

Après son insertion orbitale et cinq semaines de calibrage des instruments, la sonde se mettra sur une orbite elliptique de quatre heures et demie, qui lui permettra des observations sous toutes les latitudes de toutes les couches de la haute atmosphère martienne, avec une altitude variant de 150 km à plus de 6000 km.

Maven est la seconde mission du programme américain Scout, composé de petites missions moins onéreuses dédiées à l'exploration de Mars.