L'agence spatiale américaine (NASA) a annulé sa décision d'exclure des scientifiques chinois d'une conférence d'astronomie dans un de ses centres, après une menace de boycottage d'astronomes américains, a rapporté lundi l'agence de presse officielle chinoise.

La NASA avait rejeté les demandes de participation de scientifiques chinois à un colloque consacré aux découvertes d'exoplanètes début novembre à son centre Ames en Californie (ouest), disant le faire en raison de leur nationalité et y être obligée par une loi fédérale.

Un comité de la NASA a depuis écrit aux six astronomes chinois concernés pour les informer avoir changé de position, a précisé l'agence Chine nouvelle.

«Nous avons pu entretemps clarifier les objectifs de la loi (du Congrès) à laquelle nous faisions référence, et avons le plaisir de vous informer que nous avons modifié notre décision et que votre dossier (pour participer au colloque) est en préparation», selon le courrier de la NASA, cité par Chine nouvelle. «Nous espérons que vous pourrez vous joindre à nous».

La décision initiale de la NASA avait provoqué un tollé dans la communauté scientifique et conduit des astronomes américains de premier plan, dont Debra Fischer, de l'université de Yale, à annoncer qu'ils boycotteraient le colloque en signe de protestation.

«Je ne peux en bonne conscience participer à une conférence qui discrimine comme cela», avait insisté Geoff Marcy, professeur de l'Université de Californie à Berkeley, dans un courrier électronique aux organisateurs de la conférence.

Le ministère chinois des Affaires étrangères avait également protesté, qualifiant l'exclusion des six scientifiques de «discriminatoire» et rappelant que la politique n'avait pas sa place dans des rencontres purement académiques.

De son côté, le représentant Frank Wolf, auteur de la loi à laquelle se référaient les fonctionnaires du centre Ames, avait expliqué que ceux-ci avait «mal interprété» le texte qui «n'impose aucune restriction sur des activités de citoyens chinois, à moins qu'ils ne soient des représentants officiels du gouvernement».

Face à la polémique, le patron de l'agence spatiale Charles Bolden avait estimé le 11 octobre que cette situation était «regrettable» et avait promis de revoir les demandes de ces chercheurs une fois que le gouvernement fédéral fonctionnerait de nouveau.

Une grande partie des agences fédérales avait en effet été fermées au début du mois en raison du blocage budgétaire au Congrès, et 97% des employés de la NASA avaient été alors mis en congé sans solde.