Une exoplanète de la taille de la Terre a été détectée près d'Alpha Centauri B, l'une des étoiles les plus proches de notre Soleil, selon une étude publiée mercredi dans la revue Nature.

S'il ne s'agit pas encore de l'exoplanète rêvée des astronomes, la soeur jumelle de la Terre capable d'abriter de l'eau liquide à sa surface et donc une forme de vie potentielle, un pas supplémentaire a été franchi dans cette quête, estiment les auteurs.

Cette nouvelle exoplanète a beau être trop proche de son étoile pour être habitable, elle constituerait à ce jour la plus proche de nous jamais découverte.

Son identification par une équipe dirigée par Xavier Dumusque, de l'Observatoire de Genève, constitue un tour de force impressionnant qui permet d'espérer trouver d'autres planètes similaires à la Terre dans les environs d'Alpha Centauri, peut-être même en zone habitable cette fois.

À l'aide du spectrographe HARPS de l'Observatoire européen austral (ESO) au Chili, les astronomes ont pu «accumuler plus de 450 mesures sur une durée de plus de 3 ans», précise dans un communiqué l'Université Pierre et Marie Curie, dont un chercheur, François Bouchy, de l'Institut d'astrophysique de Paris, a collaboré à l'étude.

Une analyse minutieuse des différents signaux reçus de l'étoile Alpha Centauri B a permis de révéler le signal d'une planète en orbite tous les 3,2 jours. C'est le mouvement infime de l'étoile créé par l'attraction gravitationnelle de cette exoplanète (seulement 51 cm par seconde), qui a permis de la détecter, précise l'UPMC.

Un signal particulièrement difficile à isoler en raison de l'important bruit de fond généré par l'activité de l'étoile, relève dans un commentaire séparé publié par Nature l'astronome Artie Hatzes, de l'Observatoire d'Etat de Thuringe (Allemagne).

«Cette planète de masse comparable à la Terre est-elle réelle? Seul le temps pourra le dire» en permettant à d'autres scientifiques de se pencher sur les résultats de l'étude, répond M. Hatzes.

«Il s'agit d'un signal faible sur fond d'un signal plus fort et plus complexe», souligne M. Hatzes, pour qui «le débat reste encore ouvert» sur l'existence effective de l'exoplanète.