Le satellite russe de communications militaires et civiles Meridian est retombé en Sibérie en raison d'une panne à bord de la fusée Soyouz qui devait le mettre en orbite vendredi, a annoncé le ministère russe de la Défense, cet échec étant le cinquième depuis le début de l'année.

«Le satellite n'a pas été mis en orbite. Une commission d'État va enquêter sur les causes de l'accident», a indiqué le ministère dans un communiqué, publié sur son site.

«Une panne a eu lieu au troisième étage de la fusée à la 421e seconde du vol. Selon les premières informations, les débris sont retombés à 100 km au sud-ouest de Novossibirsk», en Sibérie Occidentale, a-t-il précisé.

«L'accident n'a pas fait de victimes, ni de dégâts», selon le porte-parole des forces spatiales, le colonel Alexeï Zolotoukhine, cité par l'agence Interfax.

La Russie a lancé vendredi ce satellite à bord d'une fusée Soyouz-2.1A à partir du cosmodrome militaire de Plessetsk (800 km au nord de Moscou).

Meridian devait être utilisé à la fois à des fins militaires et civiles, notamment pour aider à assurer les communications entre des navires, des avions et les infrastructures terrestres dans l'Arctique.

Une «défaillance de moteur» est à l'origine de l'échec, a déclaré le chef de l'Agence spatiale russe (Roskosmos), Vladimir Popovkine, cité par l'agence ITAR-TASS.

«Ce qui s'est passé aujourd'hui confirme que le secteur (spatial) traverse une crise», a-t-il ajouté.

Depuis un an, le secteur spatial russe connaît une série noire.

Le précédent échec remonte au mois de novembre lorsque la sonde Phobos-Grunt, qui devait se diriger vers un satellite de Mars, est restée en orbite autour de la Terre, sur laquelle elle devrait retomber début janvier. Il devait s'agir de la première mission interplanétaire russe en 15 ans.

Plus grave, l'échec en août du lancement par Soyouz d'un vaisseau de ravitaillement vers la Station spatiale internationale a paralysé pendant environ trois mois les départs vers l'ISS.

Au total, en 2011, ce sont cinq lancements sur 33 qui se sont soldés par un échec, d'après l'agence Interfax.

Compte tenu de ces problèmes à répétition, l'homme fort de la Russie Vladimir Poutine a limogé en avril le chef de Roskosmos. Son successeur a pour mission de revoir le fonctionnement de l'industrie spatiale russe.

Ces échecs en série interviennent sur fond de célébrations en grande pompe en Russie cette année du 50e anniversaire de l'envoi du premier homme dans l'espace, le Soviétique Youri Gagarine.