Le projet de budget 2012 du président américain Barack Obama, transmis lundi au Congrès, propose de geler pendant cinq ans au niveau de 2010 l'enveloppe consacrée à la Nasa.

Le montant total proposé pour l'agence spatiale se monte à 18,7 milliards de dollars pour l'exercice 2012, qui débute le 1er octobre 2011, le même budget étant ensuite reconduit annuellement jusqu'en 2016.

Cette proposition budgétaire représente une baisse de 1,6% par rapport au budget 2011 qui n'a pas encore été adopté.

Près de la moitié du budget 2012 (et ce doit être le cas pendant cinq ans) est consacrée aux opérations spatiales et aux systèmes d'exploration de l'espace, dont 2,89 milliards pour la mise au point d'un lanceur lourd et d'une capsule spatiale destinés à des missions au-delà de l'orbite terrestre basse.

Mais la Nasa n'a pas encore déterminé l'architecture de ce système ni quand il serait opérationnel. Ce ne sera pas, en tout cas, en 2016 comme requis par le Congrès.

Un des thèmes majeurs de ce budget est aussi de maintenir l'accès des astronautes américains à la Station spatiale internationale (ISS), dont l'utilisation a été prolongée de 2015 à au moins 2020 et qui bénéficie d'un accroissement budgétaire régulier sur les cinq prochaines années, allant de 2,8 milliards de dollars en 2012 à 3,17 milliards en 2016.

Après la fin des vols de navettes spatiales cette année -il en reste trois au maximum- les États-Unis dépendront exclusivement des Soyouz russes pour acheminer leurs astronautes à l'avant-poste orbital, le temps de préparer des véhicules américains.

Pour ce faire, le budget de la Nasa continue à miser sur le développement du secteur commercial pour transporter des astronautes et du fret à moindre coût et ne plus dépendre des Soyouz.

Le budget prévoit une enveloppe de 850 millions de dollars en 2012 pour stimuler le développement de vaisseaux spatiaux commerciaux pour le transport d'astronautes sur orbite basse à destination de l'ISS et 300 millions de dollars pour le transport de fret.

Les sciences de la Terre et le climat se voient octroyer une enveloppe de 1,8 milliard, qui reste inchangée jusqu'en 2016.

La planétologie fait davantage les frais de ce serrage de ceinture avec un montant de 1,54 milliard en 2012 qui diminue chaque année jusqu'en 2016 pour tomber à 1,25 milliard.

Quant à l'astrophysique, 683 millions de dollars sont requis en 2012, un montant qui grimpe régulièrement pour atteindre 811 millions en 2016.

Concernant le James Webb Space Telescope (JWST), successeur du télescope spatial Hubble qui connaît d'importants dépassements de budget (30% de plus que le coût initial estimé de 3,5 milliards), la Nasa a requis 375 millions en 2012.

Un responsable de la Nasa a indiqué sous couvert de l'anonymat que l'agence n'avait pas encore de nouvelle estimation de coût pour le JWST, qui doit être lancé en 2015. Mais une nouvelle date sera annoncée cet été, selon lui.

Enfin, 3,19 milliards sont prévus en 2012 pour l'entretien des infrastructures des neuf centres de la Nasa éparpillés dans le pays, dont le Centre spatial Kennedy en Floride où ont lieu les lancements de navettes et celui de Houston (Texas), siège du contrôle des missions habitées dans l'espace.

Le budget prévoit aussi des réductions des dépenses de fonctionnement et le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux quittant l'agence.